Après avoir créé une joint-venture en Chine (voir notre actualité du 15 octobre), Hachette Livre profite du Salon francophone du livre de Beyrouth pour annoncer, vendredi 23 octobre, la constitution avec le groupe d'édition, de distribution et de librairies libanais Librairie Antoine d'une société commune qui “aura pour objet l'édition d'ouvrages en langue arabe”.
Selon un communiqué des deux partenaires qui en détiennent chacun 50%, Hachette Antoine, basée à Beyrouth, sera dirigée par Emile Tyan, l'actuel directeur commercial d'Antoine.
Son activité démarrera le 15 décembre avec une équipe de douze personnes et un objectif de 70 à 150 titres par an.
Le conseil d'administration réunit trois représentants d'Hachette, dont Catherine Cussigh, directrice du développement, et Patrick Dubs, directeur général d'Hachette Livre international, et trois représentants du groupe Antoine, dont son PDG, Sami Naufal.
La société pourra s'appuyer dès ses débuts sur le catalogue scolaire issu de quinze ans de coédition Antoine/Edicef (la maison scolaire d'Hachette pour les pays francophones), ainsi que sur les éditions Naufal (littérature) et Beit El Hikmat (jeunesse) qui appartiennent à Antoine.
A côté du scolaire et de la littérature, priorité sera donnée à la jeunesse et au pratique. La joint-venture puisera dans les catalogues d'Hachette et publiera aussi des traductions hors du groupe et des créations.
Hachette Antoine vise le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, qui “représentent 333 millions d'arabophones dont 45% ont moins de 14 ans”, rappelle le communiqué.
“Nous allons ouvrir à Hachette le marché arabophone que nous connaissons très bien, puisque la librairie, qui existe depuis 1933, a un réseau de sous-distribution très étendu”, explique Sami Naufal, qui précise que le groupe réalise un CA total de 80 millions de dollars.
Pour Hachette, “c'est un marché qui ne peut que croître rapidement, à la fois dans le domaine de l'écrit et dans celui du numérique, argumente Patrick Dubs. Cette joint-venture complète la panoplie [d'Hachette] en termes de bassins linguistiques”.