C'est par ce tweet posté lundi 13 avril au matin par l'éditeur d'art Steidl que la nouvelle de la mort de l'écrivain allemand Günter Grass s'est répandue. A 87 ans, il était l'écrivain allemand de la seconde moitié du XX
e siècle le plus connu à l'étranger. Il avait notamment reçu le prix Nobel de littérature en 1999.
Né le 16 octobre 1927 à Dantzig, devenue Gdansk, dans l'actuelle Pologne, d'une mère d'origine cachoube (une minorité slave de Prusse) et d'un père allemand, Grass vit une "jeunesse allemande modèle" pour sa génération. Enrôlé à onze ans dans les Jeunesses hitlériennes avant de partir sur les champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale, il est fait prisonnier à la fin de la guerre par les Américains et libéré en 1946.
Il se décide dans les années 1950 pour une carrière d'écrivain. Depuis 1959 et la publication du
Tambour (Seuil), un succès planétaire adapté au cinéma en 1979 par Volker Schloendorff, qui reçut la Palme d'Or à Cannes et l'Oscar du meilleur film, ce fumeur de pipe moustachu aux épaisses lunettes n'a eu de cesse de confronter son pays avec son passé nazi, avec sa mauvaise conscience.
Günter Grass a "donné naissance, en un livre, à la littérature allemande d'après-guerre", estimait alors Der Spiegel. Sans les interventions incessantes de l'écrivain dans le débat public, "l'Allemagne serait une autre Allemagne".
Parmi ses œuvres les plus connues, rédigées dans une langue emplie de fantaisie et d'ironie, figurent Le Chat et la souris, Les Années de chien, Le Journal d'un escargot, Le Turbot, Une rencontre en Westphalie, Toute une histoire, La ratte et Mon siècle. Tous ces romans sont édités au Seuil.
Joint par Livres Hebdo, le Seuil, qui édite son œuvre en France a indiqué n'avoir pas prévu de remises en vente particulières. En revanche, il proposera aux libraires des bons de commande concernant les œuvres de Günter Grass.