Le très classique Festival de la Correspondance se concentre au cœur du village de Grignan dans la Drôme provençale, disséminant au gré des ruelles de petites chambres d'écriture qui permettent à tout un chacun de se poser un instant pour rédiger missives et billets que Grignan se chargera d'acheminer.
Du 2 au 6 juillet se sont succédés lectures, rencontres littéraires et spectacle autour du thème de la peinture et de l'épistolaire. Auteurs reconnus comme Philippe Besson, comédiens et metteurs en scène se sont prêtés au jeu de la discussion par plume interposée. Pour Anne Rotenberg qui en est la directrice artistique, ce festival est « un laboratoire de création autour de l'écriture, de la mise en scène et en lumière des textes . » Celle qui s'occupe depuis neuf ans de cette manifestation a mis en place voilà trois ans une rigueur formelle, invitant des adaptateurs professionnels à travailler les textes lus au public. Cette année les ateliers autour de Nicolas de Staël affichaient complet dix jours avant date et Claire Chazal a fait se déplacer les passionnés malgré les intempéries pour sa lecture d'une correspondance entre les peintres Angelina Beloff et Diego Riveira.
Très féminin, le public du Festival de la Correspondance est aussi majoritairement composé de jeunes retraités, d'enseignants et d'érudits. D'où peut-être l'ambiance studieuse et attentive qui règne sur Grignan début juillet.
Le cru 2008, un peu atone, a encore rassemblé cette année un public fidèle mais qui peine à se renouveler.