Dans ce livre de Mémoires qui relate ses trois années passées au ministère de la Culture, Frédéric Mitterrand évoque à quatre reprises Frédéric Martel, en des termes de plus en plus critiques. Défendu par Me Olivier Schnerb, le plaignant a cité l'un des passages pour diffamation (qui n'a pas été retenue) et un autre pour injure, objet de la condamnation.
Evoquant un livre de Frédéric Martel qu'il venait de lire (J'aime pas le sarkozysme culturel, Flammarion) et qui était très sévère à l'encontre de sa politique, l'ancien ministre termine un portrait à charge de l'auteur en écrivant qu'"il fait partie de ces gens dont on se dit qu'il aurait mieux valu ne pas les croiser pendant la guerre".
Ce sont incontestablement des "termes de mépris" et une "expression outrageante", "constitutifs de l'injure au sens de l'article 29 alinéa 2 de la loi du 29 juillet 1881", selon le jugement. "Frédéric Mitterrand fait référence, par insinuation mais de manière dépourvue de toute ambiguïté et sans autre interprétation possible, aux agissement déshonorants des collaborateurs, calomniateurs et autres délateurs ralliés à l'occupant durant la Seconde Guerre mondiale, auxquels Frédéric Martel est clairement assimilé", souligne la décision.
Ni l'auteur, ni l'éditeur ne feront appel, selon le service juridique de la maison et l'avocate chargée du dossier, Me Anne Boissard.