Au premier semestre 2012, aux Etats-Unis, le secteur de la littérature générale a bondi de 13 %. Un spectaculaire redressement après une année 2011 plutôt maussade. Et cela, selon notre confrère Publishers Weekly, grâce au succès des trois volumes de la série de E. L. James, Fifty shades of Grey. Au-delà, c'est le monde entier qui s'est entiché de ce roman érotique sadomaso, comme en témoignaient, dans les allées de la Foire du livre de Francfort, ses éditeurs italiens, espagnols ou allemands. Déjà, les ventes de la trilogie au niveau mondial dépassent les 40 millions d'exemplaires.
En matière d'érotisme, les Français estiment qu'ils n'ont de leçons à recevoir de personne... C'est donc avec une certaine condescendance que sa traduction était attendue. On va pouvoir juger sur pièce puisque Cinquante nuances de Grey - c'est son titre, pas très bon - vient tout juste d'être mis en vente et que, dès ce jeudi 18 octobre, son auteure, E. L. James, était invitée à "La grande librairie". Vu les commandes des libraires, Lattès, son éditeur, est passé d'une prévision de tirage de 150 000 exemplaires à une première impression réelle de 530 000, dont 350 000 mis en vente dès cette semaine. Cinquante nuances de Grey entre d'emblée dans le club fermé des très gros tirages.
Avant même les premiers chiffres de vente, on peut s'attendre, dans les mois qui viennent, à un tsunami SM, avec une "variation" proposée par la très sérieuse maison Larousse autour de 50 nuances de plaisir et, bien sûr, l'inévitable réédition d'Histoire d'O. Pourtant, on peut se faire du bien autrement qu'en se faisant du mal. Comme le montre notre dossier Santé & bien-être, on assiste au retour en force des massages et de l'art des caresses. Au pied du sapin, cette année, se côtoieront donc les rouleaux de massage en bois et les coffrets proposant fouet et autres sex-toys.
C'est peut-être l'opportunité pour la Fnac d'enrichir son offre, à côté des aspirateurs et des machines à café qu'elle va désormais vendre. Qu'est-ce qui sera le plus efficace pour séduire le marché boursier auquel son actionnaire PPR souhaite la confronter ? Le fouet, les caresses ou la tasse de café ?