L’édition 2026 du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD) « ne pourra matériellement pas avoir lieu dans des conditions appropriées ». Dans un communiqué signé de ses avocats Vincent Brenot et Ghislain Minaire, 9e Art+, la société organisatrice du troisième événement culturel français (après les festivals de Cannes et d’Avignon), confirme ne plus être en mesure d’assurer le rendez-vous qui était censé se tenir du 29 janvier au 1er février prochains.
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« 9e Art+ entend mettre un terme aux allégations qui lui imputent la décision d’annuler l’édition 2026 du Festival, indique le communiqué. La responsabilité en incombe aux financeurs publics qui n’ont cessé de s’immiscer dans la gestion, pourtant privée, de cet événement, avec la volonté manifeste d’en évincer l’organisateur historique ».
Le 20 novembre, les financeurs publics du festival, qui contribuent pour moitié à son budget d'environ 6 millions d'euros, avaient appelé ses organisateurs à annuler l'édition 2026, estimant « plus que compliqué » d'organiser son maintien.
Les grandes maisons d'édition de BD avaient auparavant jugé cette 53e édition « compromise », jugeant « la confiance (...) rompue » avec les organisateurs.
Malgré cette tempête, le ministère de la Culture continuait de plaider pour un maintien du festival fin janvier prochain.
« Lourde incertitude » pour 2027
« En dehors de tout cadre légal, les acteurs publics locaux ont, selon leurs propres termes, "pesé de tout leur poids" pour empêcher la reconduction du contrat privé confiant à 9e Art+ l’organisation du FIBD, poursuivent les avocats de la société organisatrice. Ils ont ainsi forcé l’annulation des résultats du récent processus d’appel à projets que 9e Art+ avait remporté régulièrement, en groupement. Ces mêmes acteurs publics ont encore, de leur propre aveu, obtenu que 9e Art+ ne puisse pas concourir dans le cadre du nouveau processus de sélection dont ils ont imposé la mise en place. »
Le communiqué alerte enfin sur la « lourde incertitude » qui pèse sur les conditions de l’organisation du FIBD en 2027, édition dont l’organisation lui « appartient juridiquement », et alors même que la municipalité d’Angoulême s’est lancée dans l’organisation d’un projet alternatif d’événements « off » en marge du prochain FIBD.
9e Art+, qui invoque « l’intérêt supérieur du Festival », se dit « disposée à rencontrer les financeurs publics, pour poser avec eux les bases d’une transition apaisée vers une nouvelle gestion du Festival. »
