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Festival d'Angoulême 2025 : Une édition sous haute tension

Le Festival International de la Bande dessinée d'Angoulême en 2023 - Photo Yohan Bonnet - AFP

Festival d'Angoulême 2025 : Une édition sous haute tension

À quelques jours de l'ouverture du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, L’Humanité Magazine a publié une enquête dénonçant certains agissements problématiques au sein de l’organisation, tant sur les plans économique qu'humain. Des accusations réfutées dans un communiqué par le FIBD.

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Par Adèle Buijtenhuijs
Créé le 24.01.2025 à 21h30

« Virage commercial, partenariat controversé, management toxique...» Dans une longue enquête parue dans son numéro daté du 23 janvier, L'Humanité Magazine passe au crible l'organisation et la gestion du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême (FIBD), dont la 52e édition doit se dérouler du 29 janvier au 2 février.

L'article met notamment en lumière de potentiels comportements toxiques au sein de l’organisation du FIBD et pointe la conclusion du contrat de sponsoring conclu avec l'enseigne de restauration rapide Quick, « difficile à digérer pour les acteurs publics qui financent pour moitié le festival ».

Un partenaire polémique

Lors de sa conférence de presse annuelle de présentation, le 21 novembre dernier, le FIBD avait en effet annoncé un nouveau partenariat avec la chaîne de fast-food Quick. Un choix qui selon L’Humanité Magazine révèle « les orientations de plus en plus mercantiles d’un festival présenté comme le fer de lance de tout un secteur culturel ». Le festival d’Angoulême a répondu dans un communiqué daté du 24 janvier vouloir « diversifier les sources de financement dans un contexte où les fonds publics ne peuvent plus être appelés ».

Des désaccords financiers

Concernant la gestion financière de la manifestation, le FIBD affirme sa réussite « à maintenir ses équilibres économiques », phénomène étant d’ailleurs « souligné par la Chambre régionale des comptes lors d’un contrôle opéré en 2021 », insistant sur « l’excellence de sa gestion au regard de l’usage des fonds publics ». 

A contrario, L'Humanité Magazine met en avant dans son enquête le « rapport sévère » publié par ladite chambre à l’été 2021 qui pointe du doigt « le circuit totalement fermé » entre l’entreprise 9ème Art +, chargée de la gestion du budget du festival et Sarl Partnership Consulting, une société de conseil spécialisée dans la communication, la stratégie et le développement d'événements culturels. Ces deux entités ont été fondées par Franck Bondoux, directeur actuel de la manifestation charentaise. 

Par ailleurs, l'hebdomadaire révèle un déficit qui « s'élèverait à 250 000 euros », un « endettement lié aux emprunts souscrits après la pandémie de Covid »,  ainsi qu’une « hausse sensible du budget » du Festival. Une fragilisation qui expliquerait, en plus des « orientations mercantiles » précédemment énoncées,  une « programmation [qui] paraît de plus en plus subie, et sans véritable ligne directrice ». Le FIBD parle quant à lui d’un « événement de dimension mondiale au service d’un art universel, de ses artistes et du rayonnement culturel de la France ». 

Des comportements problématiques

Enfin, L’Humanité Magazine dénonce une série de comportements problématiques de la part de certains organisateurs du festival. Une affaire en particulier, celle d’une ancienne responsable de la communication qui a récemment saisi les Prud’hommes afin de contester son licenciement pour faute grave. Selon la plaignante, celui-ci aurait eu lieu après qu’elle a informé son responsable RH et Franck Bondoux d'un viol qu’elle aurait subi lors d’une soirée de l’édition précédente du FIBD.

Une information relayée notamment par le compte MeTooBD sur Instagram qui affirme signaler depuis deux ans les violences sexistes et sexuelles opérées au sein du festival.

Le festival réfute l’ensemble de ces accusations « avec la plus grande fermeté » et se dit « déterminé à apporter tous les témoignages démontrant qu’à aucun moment l’organisation de l’entreprise n’a failli dans ses obligations vis-à-vis de cette salariée ». Il réaffirme également son « engagement contre toutes les formes de comportement inapproprié et de violences au travail ». 

Le FIBD conclut son communiqué en appelant à « faire en sorte que [le] Festival se déroule en toute sérénité, au service de la Culture, afin qu’il demeure un lieu de partage et de découverte des nouveaux talents ». 

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