Patrick Ferla démissionne du poste de directeur du salon du livre de Genève, déçu du peu de marge de manoeuvre qu'on lui a laissé pour le diriger.
Il avait succédé à Pierre-Marcel Favre en mars 2010 à la présidence du Salon international du livre et de la presse de Genève.
Pour sa 25e édition (29 avril au 3 mai 2011, voir
notre actualité sur le bilan), il entendait «
faire de ce salon le point de convergence du spectacle vivant. » En effet, il trouvait que le salon était trop axé sur l'aspect commercial et pas assez centré sur l'objet le plus important du salon : le livre. Il a alors décidé de mettre en place des rencontres littéraires, un festival (Le Temps de le dire, cinq rendez-vous quotidiens où se succèdent débats, entretiens et lectures avec des comédiens), le Laboratoire des nouvelles lectures (pour traiter des nouveaux formats et des nouvelles pratiques).
Malgré ces innovations, le salon n'a attiré que 84 000 visiteurs (sur les 100 000 attendus), ce qui signifie un recul de près de 15% du nombre d'entrées. Les ventes ont également chuté (un repli de 20 voire 30%). Ces résultats l'ont amené à démissionner, déçu de la méfiance qui s'est installée vis-à-vis de ses propositions.
Pourtant, lorsqu'il a accepté le rôle de directeur du salon, il a tout de suite précisé : « u
n pur rôle de représentation ne m'intéressait pas. Je voulais avoir prise sur le projet. [...] Je ne me suis pas investi sans que les responsables de Palexpo sachent quelles étaient mes intentions. A partir de là, je pouvais imaginer que j'étais dans mon rôle de président. J'ai de la peine à comprendre pourquoi on veut revenir à une formule plus conservatrice, qui n'évolue pas. »
Avant ce poste, Patrick Ferla a exercé la fonction d'adjoint à la direction des programmes de la Radio Suisse Romande. Il a produit et animé une émission de rencontres et d'entretiens
sur l'actualité du livre, du théâtre et du cinéma. Il a été également l'auteur de livres d'entretiens, consacrés au clown Dimitri et au metteur en scène Marcel Maréchal.
Personne ne connaît le nom de son successeur. Un communiqué précise que « "Palexpo SA mettra la période estivale à profit pour lui trouver un successeur".