1ER SEPTEMBRE - PREMIER ROMAN France

Une grosse berline noire avec chauffeur de marque Mercedes les a emmenés à une heure de Paris, dans le Loiret. A l'intérieur de l'automobile, outre le narrateur, il y a Lise, quinze ans, et sa grand-mère, Moune. Issu d'un milieu modeste, le héros du premier roman de Vincent Almendros a vécu jusqu'à ses vingt ans chez ses parents. Dans une maison où il regardait passer les trains. Ce garçon matinal est devenu le professeur particulier de Lise. Une demoiselle qui habite un triplex au coeur du quartier Latin.

Toujours "par monts et par vaux", ses parents voyagent beaucoup. Jean Delabaere, son père, est un industriel qui a fait fortune dans les emballages plastiques et qui lit le Financial Times. Florence, sa mère, une grande dame "très mince et très gracieuse", fume de fines cigarettes de la marque Vogue. Leur propriété du Loiret a l'avantage d'être équipée d'une piscine et d'un terrain de tennis.

Le professeur sent bien l'amour naissant que lui inspire son élève. "Elle ne maîtrisait rien mais faisait comme si c'était merveilleux de quitter l'enfance, de devenir une femme, de porter des boucles d'oreilles, de s'acheter des talons hauts, des bijoux, des parfums, du maquillage et des belles robes pour embellir ce corps qui poussait de droite à gauche, merveilleux enfin de pleurer, matin et soir, pour un rien", nous explique son soupirant. Lise a surtout l'air d'apprécier sa présence et lui rebat d'abord les oreilles avec "Pierre de Quelque chose", un jeune blondinet qu'elle feint de trouver "drôle et touchant"...

Vincent Almendros orchestre parfaitement la confrontation entre une adolescente en train d'éclore et un jeune homme de dix ans son aîné qui a déjà l'impression d'avoir vieilli. Il y a beaucoup de charme, de grâce et de finesse dans les pages entêtantes de Ma chère Lise. Un coup d'essai qui n'est pas qu'une belle promesse.

31.05 2016

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