5 février > roman Islande

A partir de La cité des jarres (Métailié, 2005, repris en Points), les lecteurs français se sont massivement attachés aux aventures d’Erlendur. Le héros récurrent d’Arnaldur Indridason se trouve à nouveau au cœur des Nuits de Reykjavik. Un opus où l’Islandais a choisi de raconter les débuts de son personnage.

Quand s’ouvre le roman, Erlendur Sveinsson a 28 ans. Issu d’une famille pauvre, avec juste en poche son certificat d’études, il est devenu représentant des forces de l’ordre. Notre homme a été affecté dans la police de proximité. Il loue un petit appartement en sous-sol dans le quartier des Hlidar. Voici quelqu’un qui boit peu, à peine quelques gouttes de chartreuse, n’y connaît rien en matière de pop et de rock et préfère le jazz venu d’Europe et des Etats-Unis.

Erlendur patrouille de nuit dans un fourgon avec deux étudiants en droit qui ont obtenu un emploi d’été dans la police et arborent des coupes de cheveux "à la Beatles". Ils doivent faire face à des cas de violence conjugale, des accidents de la circulation ou parfois ramener à la prison un détenu qui s’en est évadé sans trop de problèmes. Il y a cependant plus grave. Comme lorsque Erlendur arrive le premier sur les lieux pour sortir de la mare le cadavre d’un clochard.

Retrouvé dans les tourbières, Hanibal n’était pas un inconnu pour lui. Têtu comme une mule, pas le genre à mâcher ses mots, très doué pour s’attirer des soucis, le défunt habitait dans un caisson du pipeline de la compagnie géothermique de Reykjavik. Un endroit où il s’était réfugié après l’incendie de la cave où il demeurait jusqu’alors. A titre personnel, Erlendur décide de creuser le dossier.

En se demandant si ce n’est pas son penchant pour les histoires tragiques qui l’ont conduit à s’engager dans la police. Ce qui explique peut-être qu’il devienne obsédé par le destin poignant d’Hanibal qui ne craignait et ne haïssait personne. Par sa fin terrible et "cette force qui l’avait irrémédiablement poussé à se placer en retrait de la société humaine"… Dosant toujours aussi subtilement noirceur et humanité, Arnaldur Indridason se montre ici à son meilleur. On ne peut que conseiller de suivre l’auteur de La femme en vert (Métailié, 2006, repris en Points) dans les nuits de Reykjavik. "Si étrangement limpides, si étrangement claires, si étrangement sombres et glaciales." Al. F.

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