Tout commence l’été de leurs 14 ans, pour un "gang" de jeunes Morvandiaux. Romain, dit Rom, le "général", son jeune frère casse-cou Chris, Vlad, le "captain", leur meilleur ami, et la belle Julie, dont les garçons sont plus ou moins amoureux. Après avoir flirté avec Vlad, elle deviendra bien plus tard la femme de Chris et la mère de son enfant. Mais en ce temps-là, ce sont randonnées à vélo, baignades dans la rivière, cannettes de bière, premières cigarettes, tubes d’AC/DC ou de Motörhead, serments de fidélité à la vie à la mort. Puis tout dérape. Un drame se produit, que les deux aînés règlent à leur façon, et sur quoi ils gardent un secret absolu.
Quelques années après, les parents de Rom et Chris disparaissent dans un accident de voiture. L’aîné, dévasté et rongé par la culpabilité, choisit de fuir au loin, laissant son cadet au pays se débrouiller avec son chagrin, la famille, la vie. Après s’être engagé dans l’armée, avoir combattu, tué, souffert, Chris est revenu au village, tentant de se reconstruire grâce à Julie, à son métier de potier. Ils attendent un enfant. Mais, avec le retour de Romain, dix ans plus tard, c’est tout leur passé qui va resurgir. Vlad, devenu, sous la mauvaise influence de Cédric, un psychopathe qui s’est attaché à lui, le caïd du trafic de drogue local, est retrouvé battu à mort en pleine campagne. Règlement de comptes entre bandes de dealers rivales, ou conséquence de l’affaire de l’été de leurs 14 ans ?
Romain, Chris, Julie, et même J. R., un autre de leurs copains d’enfance, devenu un gendarme compréhensif, vont mener leur enquête, ressusciter pas mal de fantômes et solder le passé.
Comme son titre l’indique, ce premier roman pour adultes du libraire Benoît Minville, dans la "Série noire", est très rural et très noir. La France profonde, avec sa déréliction, lui fournit un cadre âpre et angoissant. L’époque moderne y ajoute ses dérives. Jean-Claude Perrier