Entretien

En vidéo : Benoît Laureau dévoile la rentrée d’hiver des éditions de l’Ogre

Benoît Laureau (L'Ogre) présente sa rentrée et ses conseils aux auteurs - Photo Antoine Masset

En vidéo : Benoît Laureau dévoile la rentrée d’hiver des éditions de l’Ogre

Le directeur des éditions de l'Ogre dévoile sa rentrée d’hiver, placée sous le signe des « premières fois » : un premier roman et un premier essai qui forgent de nouveaux imaginaires et reflètent ce que l’éditeur attend des textes qu’il publie.

Par Lauren Malka
Créé le 08.12.2025 à 15h42

En lançant les collections « Ogresses » et Lucioles » juste avant l’été 2025, Benoît Laureau annonçait son désir de « changer notre perception du monde » et de « sortir de l’image trop littéraire et élitiste de l’ogre pour en révéler toute la dimension intrépide et accessible ». 

Après Terreur d’Ariane Jousse, À la guerre d’Elisa Bories, et Le trésor de Ballantrae de Marie Cosnay, qui ont pour points communs de proposer des « fictions badasses », selon Benoît Laureau, la collection « Ogresses » s’enrichit d’un nouveau premier roman intitulé Pas si tant, signé Salomé Botella, à paraître le 9 janvier 2026.

Lire aussi : Les éditions de l'Ogre lancent la collection « Lucioles »

Sculptrice de 24 ans, Salomé Botella parvient, selon lui, à ouvrir un « imaginaire incroyable » à partir d’une histoire universelle sur l’enfance d’une jeune artiste ayant quitté la Creuse pour faire ses études aux Beaux-Arts de Paris. Comment une romancière parvient-elle à « inventer une langue » pour dire les gestes et les lieux de la ruralité jusqu’à créer un imaginaire infiniment plus riche et contemporain que celui habituellement associé à la campagne ? C’est le défi relevé par Salomé Botella, d’après son éditeur.

Autre « première fois », le livre de l’anthropologue Marie K. Lecuyer intitulé Conspirer avec les morts qui vient agrandir le nombre de « Lucioles » qui, d’après le mot d’ordre de cette collection d’essais lancée aussi en 2025, nous « guident dans la nuit » et « nous invitent à penser le monde par une approche sensible ».

Proposer des visions du monde « qui nous percutent »

Chercheuse à l’université McGill au Canada, ayant longtemps travaillé sur les déchets plastiques, Marie K. Lecuyer décide, pour ce livre, de déplacer le centre de gravité de ses recherches à Hong Kong en explorant l’évolution des nouveaux rites funéraires qui y sont déployés.  Face à une pression écologique et urbaine extrêmes, comment penser l’enterrement, l’incinération, l’emmerèment (néologisme créé pour désigner l’inhumation ou les obsèques en mer) ou encore la transformation en diamants ?

Et de façon plus générale, comment penser les liens unissant les vivants aux morts à l’heure de « l’enterrement vert » ? Autant de questions soulevées par cet essai scientifique et littéraire, Conspirer avec les morts sous-titré « Enquête souterraine sur les trajectoires de vie post-mortem à Hong Kong » et à paraître dans la collection « Lucioles » le 9 janvier.

Si Benoît Laureau ne donne pas de conseils particuliers aux auteurs et autrices qui souhaiteraient rejoindre son catalogue, les deux livres qu’il publie en ce début d’année parlent pour lui et reflètent les exigences qui unissent ses deux collections. Il s’agit, avant tout, explique-t-il, de proposer des visions du monde « qui nous percutent » et qui utilisent la langue comme outil pour déconstruire les imaginaires dominants. À bon entendeur !

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