Aussi ancienne et mature qu'elle soit, l'industrie du livre en France est elle aussi sensible aux révolutions des processus de création et de développement portées par l'essor de l'Internet et des outils numériques. Modestement, certes, elle s'est mise, au fil des ans, à l'heure des start-up. Aux rares sociétés précurseurs, nées au crépuscule du siècle précédent ou à l'orée de celui-ci, telles que Bookeen avec ses liseuses ou Numilog avec sa plateforme de distribution de livres numériques, au demeurant toujours debout même si elles n'ont pas connu l'expansion d'un Amazon ou d'un Kobo, en ont succédé d'autres qui élargissent le champ de l'édition ou en font évoluer les pratiques.

La création, en 2011 par la Ville de Paris, du Labo de l'édition a contribué à rendre le phénomène visible. Le Labo n'a pas ménagé ses soirées portes ouvertes et autres « hackathon » pour propulser sur le devant de la scène une nouvelle génération d'entrepreneurs. Souvent venus d'ailleurs, mais aussi de plus en plus de l'édition traditionnelle, ils ne manquent pas d'imagination pour explorer toutes les voies possibles - et les impasses - de la subversion et de l'extension de l'univers éditorial.

Jusqu'à présent, sauf dans l'autoédition, un domaine où plusieurs ont trouvé matière à proposer des services, rares sont les start-up qui ont prospéré dans le métier éditorial proprement dit, où elles sont vite reprises par des éditeurs installés telles Nisha (romance), enlevée par L'Opportun, ou Kwyk (scolaire), reprise par Hachette. Les start-up les plus durables, les plus stables, se retrouvent surtout dans des activités de diffusion et de distribution numériques, de librairie, de lecture en streaming ou encore de promotion et d'échange autour du livre. Elles jouent le rôle de caisses de résonance, en somme. Mais leurs ambitions peuvent évoluer. Delitoon qui a commencé par diffuser sur smartphone des webtoon coréens compte bien rapidement produire les siens.

14.02 2019

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