« Marquée par une crise sanitaire, sociale et économique inédite, l’année 2020 témoigne d’une capacité de résilience exceptionnelle du livre en France », commente le SNE dans un communiqué de presse. « Cette baisse, qui apparaît d’autant plus contenue au regard de la fermeture des points de vente physique lors des périodes de confinement, est marquée par de fortes disparités entre les segments éditoriaux », y est-il aussi précisé.
De fortes disparités
Certains secteurs connaissent en effet de fortes progressions de leurs chiffres d’affaires : la BD (+6%), les mangas (+29%), le parascolaire (+7%) ou la jeunesse (+1%). A l’inverse, le secteur de l’art et des beaux livres, ou encore celui du tourisme connaissent logiquement de fortes baisses de chiffre d’affaires, respectivement de 36 et de 59%. Les ouvrages de documentation chutent de leur côté de 53%, mais ne représentent en volume que 0,03% du marché. Le premier segment éditorial en valeur avec 22,4% de parts de marché, la littérature générale, connaît elle une augmentation de chiffre d’affaires de 2,4%.
Le SNE note aussi une hétérogénéité des tendances parfois au sein même des segments éditoriaux. Par exemple, le segment du livre pratique a connu une baisse générale de 7,2%. Mais, en son sein, les livres de santé sont en hausse de 7,5% et les livres de cuisine sont en progression de 15,8%.
« Les chiffres de l’édition 2020 sont le reflet de la vie et des préoccupations des Français pendant cette période de crise sanitaire : besoin de lire pour apprendre, comprendre, assurer l’école à la maison, se divertir, cuisiner… », analyse Vincent Montagne, président du SNE. « La fermeture des librairies pendant trois mois et demi aurait pu être un désastre pour notre secteur, mais le rebond exceptionnel de l’été et de la fin de l’année 2020 a témoigné du soutien sans faille des Français au livre et aux librairies. Elle a permis à chacun et de réaliser que le livre et la lecture sont des biens essentiels et constituent des enjeux de société. Nous tous, auteurs, éditeurs, libraires, bibliothécaires, lecteurs… nous ne pouvons que nous réjouir de la décision du Président de faire de la lecture une grande cause nationale en 2021 », ajoute-t-il.
Bond du numérique
Autre enseignement du rapport annuel du SNE : le marché de l’édition numérique, tous supports et toutes catégories éditoriales confondus, a progressé de 13,5% par rapport à 2019, générant 236,6 millions d’euros de chiffre d’affaires. Côté international, l’activité des maisons d’éditions françaises dans le monde s’est contractée en 2020, en baisse de 3,5% à périmètre constant par rapport à 2019. 14021 titres ont vu leurs droits de traduction cédés à l’étranger en 2020.
Notons enfin les répercussions de la crise sanitaire sur la production des maisons d’édition françaises. Le nombre de titres total publiés en 2020 s’élève à 97326 titres, soit une baisse de 9,1%. Plus particulièrement, le nombre de nouveautés publiées a baissé de 15% par rapport à 2019.