La lecture des voeux, en ce début d'année, donne une image assez peu enthousiasmante du climat ambiant. Cela va d'un notable "AAA rions un peu" à un martial "Courage pour faire face aux bouleversements de 2012", en passant par un radical "Bonne année, même si c'est la dernière". C'est dire si l'avenir nous semble radieux.
Puisque cela ne coûte rien de prendre le parti de l'optimisme, rappelons que la dernière élection présidentielle avait été plutôt favorable au secteur du livre : en 2007, son chiffre d'affaires avait progressé de 3 % après deux années négatives. Un résultat en partie dû aux livres politiques suscités par l'échéance électorale. Pas de naufrage en vue pour 2012, donc, si ce n'est celui du Titanic dont le centenaire génère une production étonnamment riche et variée !
Et puis la fin de 2011 a confirmé une donnée plutôt agréable : le livre demeure un cadeau apprécié par temps de crise. Il est même l'un des plus prisés car, à moindre coût, il offre évasion, savoir, culture, séduction, valorisation... Autant d'atouts que le numérique ne lui volera pas. Cette dimension cadeau du livre, que font apparaître les bons résultats de décembre des libraires que nous avons interrogés, explique aussi, a contrario, le très mauvais score du mois de novembre (- 4,5 % tous réseaux confondus selon I + C) : les acheteurs ont attendu d'avoir établi leurs listes de cadeaux pour aller en librairie.
Pour 2012, souhaitons que les fêtes se multiplient, et avec elles les occasions d'offrir des livres.
Les librairies ont fait le plein à Noël. Et c'est en allant faire ses emplettes pour les étrennes dans la librairie parisienne Comme un roman que François Hollande a fait savoir que, s'il était élu, il ramènerait la TVA sur le livre à 5,5 %.
Un cadeau appréciable. Mais les libraires devraient tout recommencer, quelques semaines seulement après avoir mis en place le taux de 7 % dont ils ont obtenu que l'application soit repoussée... au 1er avril. Peut-être un signe du destin.