Oh les beaux jours ! 2019

Emotions littéraires à Marseille

Alain Damasio avec le groupe Palo Alto à Oh les beaux jours ! - Photo IC

Emotions littéraires à Marseille

Du 28 mai au 2 juin à Marseille, la 3ème édition du festival Oh les beaux jours ! a proposé des rencontres aux disciplines transversales mêlant littérature et spectacle vivant. Privilégiant l'expérience visuelle et sensorielle, le festival littéraire inscrit la littérature dans le divertissement. 

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Par Isabel Contreras, Marseille
Créé le 31.05.2019 à 21h00

Les « frictions littéraires » d’Oh les beaux jours! ont attiré, du 28 mai au 2 juin à Marseille, des centaines de participants venus découvrir des rencontres aux formats singuliers où littérature a rimé avec spectacle vivant. A côté des têtes d’affiches littéraires comme Delphine de Vigan, Alain Damasio ou Enki Bilal, des comédiens, des chanteurs mais aussi des scientifiques, des chercheurs, des étudiants ou des collégiens.

Si la météo s'est montrée raccord avec le nom du festival, les températures avoisinant 25 degrès, le beau temps n'a pas découragé le public. « Nous sommes très satisfaits des taux de remplissage. De plus en plus de personnes se rendent aux rencontres sans avoir réservé leur place au préalable, y compris aux spectacles payants. Nous avons refusé une trentaine de personnes au spectacle d’Alain Damasio avec le groupe Palo Alto», commente Nadia Champesne, co-directrice du festival avec Fabienne Pavia.

Ouvert au grand public, ce festival joue sur l’effet surprise. Même si sur le papier, le programme est détaillé, les participants ne savent pas avec certitude à quoi s’attendre une fois le rideau levé. Les « frictions littéraires », sous-titre de cette 3ème édition, mélangent genres, écritures et générations. Retour sur quatre formats de rendez-vous littéraires (presque) inédits.
  • La carte blanche théâtrale
Six textes autour d’un thème : le frigo. A la soirée d’inauguration du festival, mercredi 29 mai, quatre auteurs, un chanteur compositeur et une actrice ont lu un texte inédit dédié au frigidaire. Si les formes d’écriture étaient diverses, leurs interprétations à voix haute aussi. Accompagné d’un piano pour Florent Marchet, d’une bière pour Gauz. Affalé sur un canapé, Arnaud Cathrine a interpreté ses lignes après l’électrique Sophie Cattani, dans la peau du personnage imaginé par Simon et Capucine Johannin. Point d’orgue de la soirée, l’ode au frigidaire interprétée par Tiffany Tavernier, auteure mais surtout chanteuse lyrique d’exception.
  • Les autres coulisses de l’édition
Depuis octobre, l’éditeur Benoît Virot, fondateur du Nouvel Attila a suivi le travail d’une quinzaine d’étudiants en création littéraire et métiers du livre d’Aix-Marseille Université. Une moitié du groupe, les auteurs, ont soumis leur manuscrit à leurs homologues en herbe, les éditeurs. La confrontation des regards a été animée par Benoît Virot qui a rendu les conclusions de cet atelier, mercredi 29 mai. Durant une heure, la lecture à voix haute des textes a été entre-coupée des commentaires des jeunes. « J’ai gardé mon idée première », affirme une étudiante. « Mon éditrice m’a fait voir un côté tendre chez ma grand-mère que je n’avais pas vu », assure une autre. 
  • L’auteur face au chercheur
« J’ai appris que les insectes partageaient le même statut juridique que le mobilier de jardin ! », lance Julien Serres, chercheur spécialisé en biorobotique, face à Enki Bilal. Animée par Tewfik Hakem, cette rencontre a confronté deux regards : celui du scientifique qui mène des recherches sur la géolocalisation à travers l'étude des fourmis et celui de l’écrivain qui, dès 1998, mis en garde sur l’obscurantisme religieux dans Le sommeil du monstre. Les deux invités se sont interrogés sur les usages adoptés par la société actuelle et apporté leur regard critique, exacerbé de cynisme.
  • Les Furtifs en live
Sur scène, une ambiance apocalyptique. Les Furtifs n’est plus seulement le titre du dernier roman d’Alain Damasio mais des personnages « de chair et de sons », venus investir la petite scène du théâtre de La criée, au Vieux port. L’auteur et les musiciens du groupe Palo Alto mêlent sons acoustiques et électroniques avec voix d’outre-tombe, sur fond d’images hypnotisantes projetées sur un écran noir. Une vision du roman à 360 degrés. 
 

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