Le narrateur, Philippe, doit avoir une cinquantaine d'années. Chômeur de longue durée, il dépense son RSA à picoler avec ses potes Didier, Steeve, Patrick. Des gars machos, vulgaires, grivois, homophobes, alcooliques, chasseurs et « gilets jaunes ».

Du côté des femmes, asservies, la seule qui surnage un peu est Maud, son épouse, cuisinière dans un deux-étoiles du coin, quelque part dans le Gâtinais, France profonde. Elle fait largement vivre la maisonnée. Ils ont un fils de 16 ans, Lucas, en crise sans plus, plutôt taiseux. Afin de le rapprocher de lui, Philippe veut lui transmettre sa passion pour la chasse et les armes à feu. Et ça marche, le gamin fera sa première ouverture, avec son propre chien.

Dans ce quotidien sinistre survient un jour un perturbateur, qui va provoquer la cascade de drames annoncés par Elsa Marpeau, l'auteure, dès le prologue - le roman se présentant comme la confession de Philippe à son neveu Pierre, étudiant à la ville, qu'il connaît peu mais finit par considérer comme son fils de substitution. Un « Parigot », le beau Julien Langlois, un type louche, vient s'installer dans la maison d'en face, au bord du lac. Et Philippe, maraudant dans les bois, le voit se baigner nu. Séduit, fasciné, excité, il va l'espionner sans vergogne, puis essayer de s'en faire un ami. Il l'invite chez lui, le dimanche. Julien leur apprend à jouer au poker. Mais il triche, et les autres perdent gros, de l'argent qui lui sert à s'acheter de la coke. Et puis Julien séduit Maud, sous les yeux de Lucas. Tout va alors exploser, mais pas comme le lecteur s'y attend.