Nantucket, l'île chic de la côte Est des États-Unis où elle vit depuis toujours, est la matrice de toute l'œuvre de la romancière américaine Elin Hilderbrand. L'auteure n'ignore rien des secrets inavoués et des désirs inassouvis que ce panorama idyllique, chez les heureux du monde, cache au sein de chaque demeure, chaque ville, chaque famille. Son dernier roman, Un été à Nantucket, est en ce sens-là particulièrement paradigmatique. C'est aussi un des plus aboutis.
Une famille, trois générations, l'été 1969. Une grand-mère, propriétaire de la maison familiale qui entend faire régner l'ordre et la loi immuables en ces lieux qu'elle régente. Une fille, qui par désœuvrement force sur la bouteille. Veuve d'un ancien militaire dont la mort reste assez énigmatique, elle s'est remariée à un avocat, certes fortuné, mais qui a le mauvais goût pour ces Wasp emblématiques de leur classe, d'être juif. Trois enfants : Tiger qui est parti combattre le Viêt-cong, Kirby qui, lasse de ces simagrées familiales et estivales, a choisi d'aller travailler et oublier un chagrin d'amour sur l'île voisine de Martha's Vineyard, et Jessie, la plus jeune, déjà à l'heure des premiers émois amoureux.
L'ample roman d'Elin Hilderbrand entrecroise harmonieusement ces destins familiaux où se mêle tout ce qui peut dysfonctionner entre des êtres mus par des liens du sang, qui sont quand même ceux de l'amour. Et elle prouve au passage combien toute histoire est un récit de formation, quel que soit l'âge de ses protagonistes.
Un été à Nantucket Traduit de l'anglais (États-Unis) par Oscar Perrin
Éditions les Escales
Tirage: 10 000 ex.
Prix: 22,50 € ; 496 p.
ISBN: 9782365695350