Jacques Toubon en embuscade
Protégé par un dispositif de sécurité bien moins encombrant que lors du passage d’Emmanuel Macron l'an dernier, le tandem s'est d'abord rendu sur le stand de la région Sud, avant de s'arrêter quelques minutes sur celui de Média-Participations, où il a été reçu par Claude de Saint Vincent, directeur général du groupe.
Déjà ensemble lors d'un déplacement dans la matinée au Mont-Saint-Michel, les ministres, visiblement complices, ont ensuite longuement visité le stand du Seuil. Ils ont été accueillis par Hervé de la Martinière, vice-président de Média-Participations, Hugues Jallon, président du conseil d’administration du Seuil, et David Diop, lauréat du Goncourt des lycéens pour son roman Frère d’âme. Ce dernier a confié à Edouard Philippe travailler sur "un nouveau projet".
En sortant du pavillon, la délégation a fait la rencontre inopinée, deux jours avant l'acte XVII des gilets jaunes, du défenseur des droits Jacques Toubon, actuellement au cœur d'une polémique l'opposant au gouvernement sur l'usage des lanceurs de balle de défense par les forces de l’ordre. Dans son rapport annuel publié mardi, l’ancien ministre de la Culture de Jacques Chirac pointe du doigt la dangerosité de ces armes "non létales" et en demande l’interdiction, ainsi que celle des grenades explosives GLI-F4.
Rencontre au sommet
Plus loin, sur le stand d’Audiolib, sa directrice Valérie Levy-Soussan a vanté les vertus du livre audio, cette "belle forme de transmission du savoir pour les jeunes", avant d’offrir au premier ministre la version audio de la biographie de Winston Churchill par François Kersaudy, l’un des hommes politiques favoris du chef de gouvernement. Aussitôt reparti, Edouard Philippe, 1 mètre 94, est interpellé amicalement par le romancier Jean Teulé, qui le dépasse d’un pouce : "Ça fait du bien de parler à un grand !"
Le premier ministre a ensuite effectué un crochet sur le stand de la région Normandie où il a évoqué sa politique du livre lorsqu’il était maire du Havre, avant de se diriger vers celui de la Bibliothèque nationale de France pour échanger quelques mots avec sa présidente, Laurence Engel. Sur le pavillon d’Editis, le directeur général du groupe Pierre Conte lui a présenté l’écrivaine Raphaëlle Giordano, qui a publié en janvier son troisième roman, Cupidon a des ailes en carton (Plon).
Madrigall et Amazon côte à côte
Juste après que les ministres se sont rendus sur le stand du Centre national du livre (CNL), une dame est parvenue à se faufiler entre les gardes du corps pour leur glisser deux coupes de champagne, aussitôt avalées. La délégation a poursuivi son chemin jusqu’à l’espace Livre de poche, où attendait la directrice générale Véronique Cardi, seule représentante du groupe Hachette Livre sur le stand.
Chez Albin Michel, Edouard Philippe et Franck Riester ont salué Francis Esménard, président, et Gilles Haéri, directeur général, avant de passer rapidement sur le pavillon d’Amazon, situé juste à côté de celui de Madrigall – un placement qui émeut certains éditeurs croisés au salon. Avant de rejoindre pour quelques minutes Antoine Gallimard, le Premier ministre s’est d’abord déporté sur le stand de L’Ecole des loisirs, où il a pu discuter du rôle du livre à l’école avec le directeur général Louis Delas et l’auteure jeunesse Marie-Aude Murail.
Pas de contact avec Françoise Nyssen
Après avoir effectué un arrêt sur le stand de Glénat en présence de Jacques Glénat et de sa fille, Marion Glénat-Corveler, la délégation s’est finalement rendue sur le pavillon du ministère de la Culture, où les deux ministres ont écouté les poèmes rédigés par des enfants – sans passer par la case Actes Sud, absente du parcours.
L’ancienne ministre de la Culture Françoise Nyssen, revenue à Actes Sud en qualité de conseillère de son mari et président du directoire, Jean-Paul Capitani, était pourtant présente dès le milieu de l’après-midi sur le salon. Si l’ex-membre du gouvernement a bien discuté de façon informelle avec son successeur Franck Riester, elle s’est éclipsée juste avant l’arrivée d’Edouard Philippe, en début de soirée, la rencontre entre les deux anciens collègues ne figurant pas au programme de la visite.