“Il ne faut pas être dans le déni de la réalité” : pour Alain Kouck, l'arrivée sur le marché français de liseuses bon marché a changé la donne. Silencieux jusque-là, le P-DG d'Editis est sorti de sa réserve à la Foire du livre de Francfort pour annoncer que les 5 000 titres numérisés de ses filiales sont désormais disponibles sur le Kindle d'Amazon, et le seront également dans quelques jours sur l'iPad d'Apple. Sans souhaiter en dire plus, il reconnaît que les contrats signés - qui portent sur une période “très courte” - sont beaucoup plus favorables qu'ils ne l'auraient été il y a deux ans.

Ce n'est certainement pas un hasard si cette communication survient juste après l'annonce par la Fnac de son partenariat avec Kobo, le distributeur de produits culturels canadiens, pour le lancement de la nouvelle liseuse Kobo by Fnac. “C'est une grande chance que notre premier client se mobilise, se réjouit -il. Cela fait un diffuseur de plus pour le numérique. Il faut utiliser tout ce qui peut faire lire.”

Mais surtout, la concrétisation du marché du livre numérique - qui ne représente aujourd'hui, tous types de livres confondus, qu'à peine 1 % du chiffre d'affaires d'Editis - va avoir pour effet, selon lui, de recentrer l'édition sur les contenus. “Malgré les annonces d'Amazon en direction des auteurs, la création de contenus sera très difficile pour ces acteurs mondiaux, assure-t-il. Nous, nous travaillons sur des marchés locaux qu'ils ne peuvent appréhender. Nous sommes les mieux placés pour pouvoir proposer des offres attractives. Plus que jamais, c'est là que nous devons investir.”