Quoi qu’en disent certains responsables politiques, la qualité et la créativité de l’édition pour la jeunesse française sont ses meilleurs atouts. La grande variété des styles et des graphismes vaut à la France la réputation d’un pays moderne et novateur. Elle constitue un espace de liberté que les éditeurs du monde entier nous envient. Et les albums publiés dans l’Hexagone assurent l’attractivité de ses stands à la Foire internationale du livre de jeunesse de Bologne, dont la 51e édition se déroule du 24 au 27 mars. En maraude dans le hall 30, où sont installés les Français, les éditeurs internationaux viennent non seulement acheter des droits mais aussi humer l’air du temps. Cette reconnaissance se trouve confirmée par les trois à cinq prix ou mentions reçues chaque année par les Français aux BolognaRagazzi, les célèbres prix remis par la manifestation (voir page 70).
Recherche d’inventivité
Les vendeurs de droits sont unanimes : la France est un laboratoire, un pôle d’attraction pour ceux qui recherchent un album exceptionnel, un coup de cœur. Moins attirés par des albums "mignons à petits tirages, gratuits et qui n’apportent pas grand-chose", ils recherchent de l’inventivité, des titres qui se distinguent et qu’ils ne pourraient faire eux-mêmes, un renouvellement de la tradition artistique. "Un concept fort, une illustration singulière, unique, un univers particulier sont plus faciles à vendre que la petite enfance, où il y a beaucoup de concurrence, où les éditeurs étrangers ont déjà leur gamme et leurs collections", souligne Aurélie Lapautre, responsable des droits d’Albin Michel Jeunesse.
"On travaille beaucoup avec les mêmes éditeurs depuis de longues années. Ils savent ce qu’ils viennent chercher et ont les mêmes goûts esthétiques que nous", indique de son côté Sabine Louali, responsable des droits des Grandes Personnes, qui note toutefois une barrière avec l’Allemagne et les pays scandinaves, et une montée en puissance de l’Espagne, de la Russie et des Etats-Unis, "désormais beaucoup plus proches" et où elle vend ses titres à l’éditeur californien Chronicle.
Les objets extraordinaires comme Zooptique de Guillaume Duprat, pour lequel l’auteur a imaginé la vision des animaux, est déjà traduit en huit langues, et Florence Pariente, responsable des droits de La Martinière Jeunesse-Seuil Jeunesse, compte conclure d’autres contrats à Bologne. "L’illustration, son sujet, son approche ont demandé beaucoup de documentation. C’est un auteur qui prend du temps pour faire ses livres, et ça se voit", s’enflamme-t-elle. "Une thématique qui n’existe pas chez eux, un format particulier, un illustrateur sont de bonnes raisons pour acheter un album chez nous", confirme Mathilde Jablonski, responsable de l’international pour Hachette Jeunesse. "Acheter un album, c’est acheter un illustrateur, avoir un coup de foudre. J’ai rencontré un éditeur italien amoureux fou d’un album qui m’en a donné une lecture très savante", raconte Marie Dessaix, responsable des droits de Nathan Jeunesse-Syros. " Un livre d’Hervé Tullet nous a mis dans une spirale positive depuis quatre ans. Il est réimprimé deux fois par an pour tous les territoires et atteint 850 000 exemplaires en 27 langues. Couleurs, qui paraît en mars, a déjà 15 éditeurs et une coédition à 120 000 exemplaires", constate Emmanuelle Marie, responsable des droits de Bayard Jeunesse-Milan Jeunesse.
Les pop-ups de Marion Bataille ou les ouvrages de Blexbolex publiés par Albin Michel Jeunesse battent des records, notamment aux Etats-Unis. Les livres gigognes de Xavier Deneux chez Milan, au concept et au style graphique très forts, font un tabac dans 15 langues, dont le russe. "On ne vend pas que l’illustration, on vend une histoire, un objet, un jeu…", commente Sabine Louali, qui défend 2 yeux ? de Lucie Félix, récompensé plusieurs fois, le dernier pop-up de Philippe Ug sur Vasarely, et Voir le jour d’Emma Giuliani, aux nombreux prix, dont une mention aux BolognaRagazzi. Pour Aurélie Lapautre, " Romance de Blexbolex a été remarqué par les éditeurs étrangers justement parce qu’il est très singulier et ne ressemble à rien d’autre". Coédité par huit maisons et publié aux Etats-Unis par Enchanted Lion Books, une maison qui publie à 90 % des titres acquis à l’étranger et dont l’éditrice se veut l’ambassadrice des fleurons de l’illustration jeunesse mondiale, il a d’ailleurs figuré dans la liste des dix meilleurs livres pour enfants de l’année du New York Times.
Grands noms
"Certains éditeurs recherchent l’humour, des albums impertinents ou grinçants. Ce n’est pas le cas de 90 % des éditeurs, mais nos interlocuteurs viennent chez nous et ne vont pas chercher ça chez les Anglo-Saxons", note Florence Pariente, qui défend Vincent Malone, Gilles Rapaport, et Gilles Bachelet dont elle a très bien vendu Madame le lapin blanc. "Les éditeurs coréens et chinois ont acheté Emile est invisible - un petit garçon à poil sur le canapé qui se croit invisible - et n’ont pas été choqués", renchérit Anne Bouteloup, responsable des droits Gallimard Jeunesse.
"Roger Thorpe, de la Tate Publishing, a dit en riant qu’il devrait implanter son stand dans le hall français. Il y a même des éditeurs qui se sont spécialisés dans l’acquisition de titres hexagonaux", raconte Aurélie Lapautre, qui insiste sur la reconnaissance à l’étranger du travail des illustrateurs français. Elle cite Blexbolex, premier étranger à recevoir un prix de l’illustration aux Pays-Bas, Marc Boutavent, dont Le tour du monde de Mouk est coédité en 20 langues et qui continue de séduire de nouveaux éditeurs, et Benjamin Lacombe dont chaque tirage de coédition n’est jamais en dessous des 50 000 exemplaires.
Les ventes se font aussi sur les auteurs reconnus internationalement, les grands noms de l’illustration avec lesquels ils ont rendez-vous chaque année. On vient chez Gautier-Languereau pour les albums de Rébecca Dautremer, Eric Puybaret, Antoine Guilloppé ; on cherche Marc Boutavant, Beatrice Alemagna, Blexbolex, Benjamin Lacombe chez Albin Michel Jeunesse ; Gilles Bachelet, Philippe Henri-Turin, Hervé Tullet au Seuil Jeunesse ; le même Hervé Tullet et Serge Bloch chez Bayard-Milan ; Edouard Manceau chez Tourbillon, etc.
"Beaucoup de choses dépendent des marchés, nuance Anne Bouteloup. Les Japonais demandent des titres "kawaï" [mignons] et des couleurs pastel. D’autres veulent des couleurs pétantes.""L’Italie et l’Espagne réclament des couleurs comme si les enfants avaient des yeux différents de ceux des adultes. J’ai parfois des remarques sur les titres de Malika Doray ou d’Alex Sanders du type "c’est trop blanc", et j’attends les mêmes objections pour deux jeunes auteurs que j’amène à Bologne, Arthur Le Diouris et Pénélope Jossen", confirme Isabelle Darthy, qui vend les droits de L’Ecole des loisirs.
Pour certains, la France a même fait école. Mathilde Jablonski note que des pays, jusque-là peu créateurs, se sont mis à produire leurs albums avec leurs propres illustrateurs comme le Mexique, qui "a une production impressionnante avec des albums magnifiques en adéquation avec sa culture". C’est aussi le cas des Emirats arabes unis, dont la maison Kalimat vient d’être récompensée par une motion aux BolognaRagazzi.
L’expression "too sophisticated" (quand un éditeur étranger ne veut pas acheter) est devenue la blague des vendeurs de droits. "C’est à la fois un motif de refus et la raison pour laquelle on vient nous voir", s’amuse Mathilde Jablonski.
Marché assaini
Si la situation est plus tendue avec les pays en crise comme l’Espagne, l’Italie ou le Portugal, avec des tirages à la baisse, les éditeurs français restent optimistes, et notent que même les thématiques les plus difficiles trouvent toujours preneurs dans les petites maisons, davantage enclines à prendre des risques. Selon les professionnels, le marché s’est assaini. "Même si l’éditeur nous demande de petites quantités, si le prix de vente ne peut être augmenté malgré le coût de fabrication, on y arrive quand même : l’album est le format pour lequel c’est le plus simple. Il n’y a pas d’obstacle, à la différence du pop-up", note Florence Pariente. Le marché a évolué, il s’est structuré et professionnalisé. "Les pays comme la Corée, qui émergeait quand j’ai commencé à travailler, ont appris vite, ils ont des illustrateurs et font des choses intéressantes. Il n’y a pas de best-sellers en albums, alors ils vont vers des titres extraordinaires", note Isabelle Darthy.
Quand les éditeurs étrangers n’achètent pas, ce n’est pas parce qu’ils n’aiment pas mais parce qu’ils pensent que leur marché, ou la culture de leur pays en matière de livre pour la jeunesse, ne peut adhérer au contenu. "Certains éditeurs sont frustrés quand ils ne peuvent pas acheter parce que ça ne correspond pas à leur ligne éditoriale, trop orientée vers le mass-market ou des titres plus premier degré", souligne Florence Pariente. Il arrive que les vendeurs de droits essuient un refus. Les anecdotes foisonnent à ce sujet. Mathilde Jablonski n’a pu vendre un album Gautier-Languereau qui raconte l’histoire d’un grand-père et de son petit-fils parce que, en couverture, le grand-père tenait le petit-fils par la main, ce qui pouvait suggérer une relation pédophile… De la même façon, un album d’Antoine Guilloppé a été refusé parce que les pingouins étaient habillés. "Certains pays n’ont pas le même imaginaire que le nôtre. Les albums doivent coller à la réalité, là où nous sommes dans une démarche d’évocation et de partage. Pour nous, la frontière avec le documentaire est très marquée. Mais l’Allemagne ou le Japon y font très attention. Un éditeur japonais nous a refusé un album parce qu’il jugeait que le petit chat caché dans le moteur de la voiture était une très mauvaise idée", commente Mathilde Jablonski. Pour Marie Dessaix, les Etats-Unis n’acceptent pas 10 tableaux et un ballon rouge de Marie Sellier, parce qu’on y voit un sein ; ni l’un des titres de la collection "Philozenfants" d’Oscar Brenifier, où il est question de la mort. "Ce sont les thèmes qui font peur dans les albums français. Après, tout dépend des illustrateurs et de leur notoriété", commente-t-elle.
D’autres fois, les choses se négocient. "Dans Saisons de Blexbolex, il y a une tête empaillée avec le mot "trophée". L’ éditeur n’en voulait pas à cause du lobby anti-chasse, alors il a contourné et trouvé un autre mot. On ne fait pas refaire une illustration, on ne touche pas aux images. Mais il n’y a pas d’éditeur qui renonce, on les convainc, on leur explique la démarche", raconte Aurélie Lapautre, qui souligne que les négociations portent davantage sur la réduction des coûts de fabrication ou la demande d’un papier écologique que sur le contenu. "La nudité est un problème pour tous les pays. Pour le livre sur la mythologie d’Yvan Pommaux, il a fallu rhabiller les personnages. Yvan Pommaux a accepté et validé les images. On le fait toujours avec l’accord de l’auteur, sinon on refuse. C’est l’auteur qui décide", déclare Isabelle Darthy.
Communication inespérée
Parfois, les éditeurs reculent devant des histoires parfois peu ragoûtantes, mais qui font pourtant le bonheur des enfants. Ainsi les Japonais refusent les vomissures. "Ce n’est pas de la censure, c’est une retenue culturelle", souligne Florence Pariente, qui ajoute qu’en Russie une loi régit les parties du corps que l’on peut montrer selon les âges. Aux Etats-Unis, les armes à feu sont bannies des livres pour enfants et Les Grandes Personnes se sont vu refuser une image des Chats pelés : celle d’une dame toute nue qui chantait un air d’opéra. "On lui a fait un petit maillot de bain noir", raconte Sabine Louali.
Parfois, même l’éditeur s’expose malgré lui. Ainsi tout récemment, tandis que Jean-François Copé s’attaquait à l’album Tous à poil ! de Marc Daniau et Claire Franek au Rouergue, l’écrivaine et éditrice russe Ludmila Oulitskaïa était poursuivie pour propagande homosexuelle à cause d’un album publié dans une de ses collections. Cet été, la publication de Découvre ! Les drapeaux du monde (La Martinière Jeunesse) vendu à l’éditeur ukrainien The Old Lion Publishing House (également récompensé par une mention aux BolognaRagazzi cette année) a envoyé l’éditeur devant les tribunaux pour "extrémisme" parce qu’un député n’avait pas apprécié l’explication de la couleur du drapeau lituanien, "rouge pour toutes les guerres et le sang versé par la Patrie contre les ennemis teutons et russes". "L’éditeur a reconnu que ça avait été dur, mais qu’il avait aussi bénéficié d’une communication inespérée et que le livre s’était bien vendu, même s’il n’était plus dans les grosses librairies", raconte Florence Pariente.
Pour Mathilde Jablonski, la force de l’édition française tient dans le fait que toute une chaîne sait que "l’album aide l’enfant à s’épanouir alors que dans d’autres pays, il est considéré comme relevant de l’éducation, de la reproduction, de l’obéissance… ce qui est une tout autre vision de l’enfant". "Les éditeurs étrangers publient souvent avec un souci pédagogique et nous envient nos albums qui relèvent du pur divertissement. Je pense que cela tient au fait que les maisons sont gérées par des financiers : il est plus facile de les convaincre, de justifier un achat et d'annoncer de futures bonnes ventes, si le livre est éducatif", analyse Isabelle Darthy. "L’album se vend dans tous les réseaux, les librairies comme les bibliothèques. En ces temps de crise, où les financiers demandent de justifier les achats de droits, c’est important qu’il puisse se vendre en quantité", renchérit Emmanuelle Marie, qui vend aussi les droits numériques des albums, parce que "quand un éditeur investit dans un auteur, il veut tous les supports".
Tous les éditeurs sont unanimes : les éditeurs français sont libres de leurs choix et de leurs convictions. "Les éditeurs étrangers jalousent notre liberté et nous disent : "vous pouvez faire ce que vous voulez". Ils envient nos formats différents et atypiques, les graphismes, les sujets traités", insiste Anne Bouteloup. Tandis que les libraires et les bibliothécaires français sont formés au livre pour la jeunesse. "Quand je dis que dans chaque classe de maternelle, il y a une bibliothèque, mes confrères sont vraiment très surpris. Quant à la liste de livres recommandés par l’Education nationale, ça leur semble l’eldorado", raconte Isabelle Darthy. "On peut se permettre de faire ce qu’on veut. Certains pays ne le peuvent pas", constate Sabine Louali. Et tous de souhaiter que cette créativité, cette liberté et ce foisonnement perdurent.
Des éditeurs français toujours récompensés
Toujours remarquée à la Foire du livre de jeunesse de Bologne, l’illustration française y est récompensée cette année à travers trois éditeurs, Memo, Actes Sud Junior et Les Grandes Personnes, contre cinq l’an dernier, qui reçoivent une mention aux BolognaRagazzi.
Memo, avec L’ombre de chacun de Mélanie Rutten, et Actes Sud Junior, avec Issun Bôshi d’Icinori, reçoivent chacun une mention dans la catégorie Fiction, dont le prix est remporté par Le Noël de Marguerite d’India Desjardins, illustré par Pascal Blanchet, publié par la maison québécoise La Pastèque. The promise de Nicola Davies, illustré par Laura Carlin (Walker Books, Grande-Bretagne), et Die Katzen von Kopenhagen de James Joyce, illustré par Wolf Erlbruch (Carl Hanser Verlag, Allemagne) ont aussi une mention.
Les Grandes Personnes remportent de leur côté une mention pour Voir le jour d’Emma Giuliani, dans la catégorie Première œuvre. Cet album a déjà reçu le prix du Premier album de l’ALSJ en 2012, le prix Pitchou 2013 de Saint-Paul-Trois-Châteaux et le prix Sorcières 2013 Tout-petits. Le prix Première œuvre revient à Halens historie de Yulia Horst, illustré par Daria Rychkova (Cappelen Damm, Norvège), avec deux autres mentions pour The hair de Sooyoung Kim (Somebooks, Corée du Sud) et Stars and poppy seeds de Romana Romanyshyn et Andriy Lesiv (The Old Lion Publishing House, Ukraine).
Parallèlement, dans la catégorie Non Fiction, le prix est décerné à Majn Alef Beif de Jehoszue Kaminski, illustré par Urszula Palusinska (Zydowskie Stowarzyszenie Czulent, Pologne), et les mentions vont à Josephine de Patricia Hruby Powell, illustré par Christian Robinson (Chronicle Books, Etats-Unis), Dottoko Zoo de Norio Nakamura (Fukuinkan Shoten Publishers, Japon) et Mar de Ricardo Henriques, illustré par André Letria (Pato Lógico Edicões, Portugal).
Le prix Nouveaux Horizons revient à La chica de polvo de Jung Yumi (Rey Naranjo editores, Colombie/Culture Platform, Corée du Sud), et les mentions à Do not open this book ! de Fatima Sharafeddine, illustré par Fereshteh Najafi (Kalimat, Emirats arabes unis) et à la collection "Poesia illustrada", de l’éditeur chilien Amanuta.
Pour la troisième année sont aussi décernés des BolognaRagazzi numériques. Ils distinguent le développeur français Camera Lucida, pour Pierre et le loup, illustré par Pierre-Emmanuel Lyet, dans la catégorie Non Fiction. ABC Actions de Guillermo Krovblit (Peapod Labs, Etats-Unis) et Double double de Menena Cottin (And Then Story Designers, Etats-Unis/Coral Gables, Venezuela) reçoivent des mentions.
Le gagnant pour la Fiction est Love de Lowell A. Siff, illustré par Gian Berto Vanni, une application de Niño Studio (Argentine), les mentions allant à Midnight feast de Lynley Stace (Slap Happy Larry, Australie) et Jack and the Beastalk, illustré par Ed Bryan (Nosy Crow, Grande-Bretagne).
À chacun sa technique
Du carton à la photo en passant par le stylo à bille et l’ordinateur, la créativité des illustrateurs français s’apprécie aussi par la diversité de leurs techniques. La preuve par six expériences qui seront présentées par leurs éditeurs sur leurs stands à Bologne.
Les 30 meilleures ventes d'albums jeunesse : loup, y es-tu ?
Indétrônables, les héros des tout-petits dominent cette fois encore notre palmarès annuel Ipsos/Livres Hebdo des meilleures ventes de livres pour la jeunesse. Loup, imaginé par Orianne Lallemand et Eléonore Thuillier, explose véritablement cette année : il prend la tête du palmarès où il figure avec six titres en 1re, 3e, 4e, 12e, 13e et 14e position, contre trois en 2012. A ses côtés, T’choupi, le petit personnage de Thierry Courtin né en 1992, adapté en dessin animé, avec sept titres et les imagiers de Marion Billet (cinq titres) résistent bien. On retrouve aussi dans le classement les personnages des films Disney, Raiponce et Mickey, et Madame Princesse de Roger Hargreaves.
Par ailleurs les héros emblématiques des 8-12 ans comme Tom-Tom et Nana, créés en 1977 par Bernadette Després, Evelyne Reber et Jacqueline Cohen (3 titres), et Max et Lili de Dominique de Saint Mars et Serge Bloch (2 titres) restent indéboulonnables. Quant à La petite poule qui voulait voir la mer de Christian Jolibois et Christian Heinrich, elle s’installe comme un long-seller.
La seule surprise du classement vient d’un titre pour les plus grands, à partir de 10 ans : Le livre qui t’explique enfin tout sur les parents de Françoise Boucher, sous-titré Pourquoi ils te font manger des légumes et tout le reste (Nathan Jeunesse). Ce livre drôle pour affronter les "parents quand ils ont l’air bizarre", comprend des conseils pour que ça se passe bien en famille. Dans un même esprit pratique, Lekididoc des pourquoi ? de Sylvie Baussier et Didier Balicevic, tire nombre de parents de l’embarras en répondant aux questions parfois déroutantes des petits de 4 ans.