Le général Vo Nguyen Giap, héros militaire de l’indépendance vietnamienne et artisan de la débâcle française à Dien Bien Phu, est décédé vendredi 4 octobre 2013 à l’âge de 102 ans. Il a été l’architecte des victoires du Vietnam communiste contre la France et les Etats-Unis, succès qui ont fait de lui une icône populaire malgré une carrière politique brisée par le régime communiste.
Il avait rédigé une autobiographie, publiée par Les Indes Savantes en 2011, Vo Nguyen Giap : une vie. Le 8 novembre, les éditions Michel de Maule publient La Marseille du général Giap de Claude Blanchemaison. L’essai se penche sur le mystère de la présence du militaire à l’ambassade de France à Hanoï tandis que l’on célèbre le bicentenaire de la Révolution française. Dans un autre registre, celui du roman historique, les éditions Dialogues éditeront le 14 novembre L’amour aussi s’arme d’acier : route coloniale 4 en Indochine, de Claire Fourier. Le romanesque s’invite dans la grande Histoire, en pleine cuvette de Dien Bien Phu.
Considéré comme l’un des plus importants stratèges militaires de l’Histoire, ce fin connaisseur de Napoléon a infligé en 1954 à Dien Bien Phu une cuisante défaite aux troupes colonisatrices françaises, événement fondateur de l’émergence d’un Vietnam indépendant et de la fin de la domination française en Indochine.
Pendant les vingt années qui suivent, ce fils de paysan lettré continue de diriger ses troupes pendant la guerre du Vietnam contre les Américains et leurs alliés du Sud-Vietnam, jusqu’à la prise de Saïgon le 30 avril 1975. Ecarté sans ménagement par le pouvoir depuis 1980, ses heures de gloire font malgré tout de cette icône populaire la figure la plus emblématique du Vietnam moderne, après le fondateur du Parti communiste vietnamien Ho Chi Minh.