Carmen Bramly a 20 ans et elle est bien de son époque. Bonne élève, mens sana in corpore sano, elle développe aussi une part d’angoisse, qu’elle met dans des romans depuis le remarqué Pastel fauve (JC Lattès, 2010). Avec Hard de vivre, son troisième, elle poursuit le portrait d’une génération, la sienne, à travers une bande de personnages déboussolés, à l’exception de Pop qui veut devenir écrivain.
Un soir, dans une fête parisienne, Iris, une jeune fille excentrique, meurt d’une overdose. Pour échapper à la police, cinq des fêtards vont se réfugier dans une cave de l’immeuble : Pop et sa meilleure amie Bethsabée, Henri "le petit black" et son "coloc" Thomas, qui essaient de cacher qu’ils sont gays et en couple, et Sophie, la petite métisse franco-malgache, fille d’un médecin sans frontières. Ils ne se connaissent pas tous, mais le drame vécu va changer leur vie.
Bethsabée, rongée par la culpabilité, plonge dans la drogue et finit par rompre avec Pop. Celui-ci, de plus en plus mal à l’aise avec sa famille et à l’école, sèche les cours pour écrire. Viré de chez lui, il va trouver refuge chez le cousin de Thomas, le beau Johannes, le plus âgé de la bande (22 ans, les autres en ont 16 ou 17), un fils de grands bourgeois qui veut devenir psy. Sophie va tomber folle amoureuse de lui, et réciproquement. Mais Pop n’est pas insensible au charme de la belle métisse. Tout cet imbroglio durera un an, avant que chacun effectue des choix parfois douloureux…
C’est vif, touffu et bien mené. On regrette seulement que Carmen Bramly n’ait pas plus développé le passage où Pop voit son roman publié. Elle a elle-même vécu cela il y a peu. On aurait aimé en savoir plus.
Jean-Claude Perrier