«Le changement, c’est pour maintenant ? » titrait le 5e baromètre de la Scam (Société civile des auteurs multimédia) en partenariat avec la SGDL (Société des gens de lettres), fondé sur un panel de 1 000 auteurs. A la veille de la signature de l’accord sur le droit d’auteur à l’heure du numérique - qui devait intervenir le 21 mars -, il ne semble pas que ce soit réellement le cas.
Certes, 69 % des auteurs considèrent que les relations sont satisfaisantes avec leurs éditeurs, chiffre légèrement supérieur à celui de 2012. 59 % des auteurs sont satisfaits des contrats proposés par l’éditeur et 62 % par leur collaboration sur le travail de création. Autre point positif, les contrats d’édition comportant un à-valoir sont passés de 61 % l’année dernière à 70 % cette année, avec une valeur médiane de 2 500 euros. Pour autant, 46 % des auteurs ne sont pas satisfaits de l’exploitation commerciale de leurs livres, et 34 % ne le sont pas de la communication autour de ceux-ci. De plus, 32 % des auteurs affirment que les relations avec les éditeurs se sont dégradées sur les cinq dernières années ; 59 % estiment qu’elles n’ont changé, ni en bien, ni en mal.
Parmi les points décevants, le manque de clarté du contrat : 40 % des auteurs demandent une aide extérieure pour lire leurs contrats, même s’ils ne sont que 10 % à trouver ces contrats ni clairs ni explicites chez aucun de leurs éditeurs. La rémunération est assez contrastée : si 31 % des auteurs perçoivent 10 % du prix de vente de leur ouvrage, 15 % sont rémunérés à un taux inférieur à 5 %.
Avant la signature du nouvel accord qui s’attache à rendre plus claire et régulière la reddition des comptes, celle-ci apparaît toujours comme un problème : « La moitié des auteurs (51 %) reçoit régulièrement une reddition de comptes de la part de tous les éditeurs ou de la majorité d’entre eux. Mais 15 % des auteurs interrogés ne reçoivent régulièrement de reddition de comptes d’aucun de leurs éditeurs », souligne le baromètre de la Scam. Autre problème d’information : 28 % des auteurs (25 % en 2012) ont appris que leurs œuvres étaient exploitées à l’étranger sans que leur éditeur les ait prévenus. 30 % n’ont pas été informés de la mise au pilon de leurs ouvrages.
Le numérique fait sa place et même « bouscule », selon Christine de Mazières, déléguée générale du Syndicat national de l’édition. Près de 50 % des auteurs interrogés déclarent que le dernier contrat comportait une clause relative à l’exploitation numérique. Cependant, seulement 4 % des auteurs affirment avoir négocié un contrat d’exploitation uniquement numérique. Une évolution encore marginale. Solange Pinilla