Un bâtiment abritant des manuscrits anciens a été incendié dans la cité mythique de Tombouctou (dans le nord du Mali), par des islamistes fuyant la ville aux portes de laquelle se trouvent soldats français et maliens, a appris lundi l'AFP de sources concordantes.
"Un bâtiment abritant les manuscrits a été brûlé", a déclaré à l'AFP une source malienne de sécurité, dont le témoignage a été confirmé par un élément de reconnaissance de l'armée malienne présent dans la ville, ainsi que par le maire de Tombouctou, Halley Ousmane, qui se trouvait à Bamako. «Le centre Ahmed Baba où se trouvent des manuscrits de valeur a été brûlé par les islamistes. C'est un véritable crime culturel», a-t-il dénoncé.
Les témoignages se multiplient sur la destruction de manuscrits à Tombouctou, devenue la capitale intellectuelle et spirituelle de l'islam en Afrique aux XVème et XVIème siècles, et une prospère cité caravanière faisant le lien entre le Margheb et toute l'Afrique sub-saharienne. Certains des manuscrits de Tombouctou remontent à l'ère pré-islamique. L'Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba, dont le nouveau bâtiment a été inauguré récemment, abrite entre 60 000 et 100 000 manuscrits, selon le ministère malien de la Culture.
On appellera ça un dommage collétral en temps de guerre. Les soldats français et maliens ont pris lundi le contrôle des accès et de l'aéroport la ville. Français et Maliens contrôlent désormais la «Boucle du Niger», entre les deux principales villes du Nord du Mali, Tombouctou et Gao, au dix-huitième jour de l'intervention française, selon le colonel Thierry Burkhard.
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L'Institut des Hautes Etudes et de Recherches Islamiques Ahmed Baba sur le site Tombouctou Manuscripts Project