Un peu d'impudeur ne nuit pas. Et aujourd'hui le desperado va vous faire quelques confidences. Vraies ou fausses, allez savoir, mais c'est la mode. Vous avez des amis sur Facebook que vous ne connaissez pas, vous y annoncez haut et fort vos idées politiques et vous vous gardez d'avouer l'essentiel, vos petites trahisons, vos grands principes. Le monde est ainsi. Alors voilà, M. et Mme ont terminé leurs livres. L.E.U.R.S., oui il n'y a pas, cette fois, de fautes d'orthographe. Enfin, ricanent ceux de leurs amis qui en avaient marre depuis plusieurs années de les voir errer avec une tête de trois pieds six pouces. Quatre ans pour lui, deux et demi pour elle. Des écrivains ? Disons des écrivants, c'est amplement suffisant. Lui a envahi l'appartement (qui est toujours à vendre, je le répète pour les troglodytes qui s'ignorent) de sa documentation sans fin ; elle a classé méthodiquement sur internet sa documentation par chapitres, sous chapitres, encadrés, etc. Elle parle de la guerre, il s'en tient à celle des classes. Bref, comme nous l'a appris Georges Marchais, un phare de la pensée trop vite oublié, l'union, pour eux, a été un combat. Quel mariage résisterait à un tel combat ? Force est de constater deux choses. Ils ont fini le même jour, le 26 octobre 2011. Chacun a écrit... 380 pages. Ajoutons à cette confession marito-littéraire, une différence de taille. Elle a un éditeur ; il en espère un. Les voilà revenus dans la vie ordinaire après une escale d'une semaine en Irlande qui leur tient au cœur pour bien des raisons. Une terre de (vrais) écrivains, de fumées acres, d'alcools forts. Un pays traversé par le vent qui fait de ses habitants des fous ou des poètes (ce qui est un peu la même chose). Ils ont longtemps été pauvres, opprimés, mais fiers à n'en pas douter. Ils ont fui la faim, le chômage (40.000 cette année, comme au bon vieux temps de l'english rule), ils ont voyagé, évangélisé, fuit pour certains une église indigne, mais ce ne sont toujours pas marins. Bref un pays où lui et elle se sentent bien. Au moment de quitter Dublin, le passage par le duty free s'imposait. - Mais non , a-t-elle grincé, c'est l'Europe - Mais si , a-t-il ronchonné, on n'a plus d'irish whiskey ! - Mais il est au même prix qu'à Paris , a-t-elle voulu conclure d'un argument économique imparable... Allaient-ils en rester là, à se chamailler comme de sales gosses qui venaient pourtant de traverser rien moins qu'une tempête de papier ? Alors c'est lui qui a eu (pour une fois) le dernier mot : - Tiens, celui-là sera parfait même s'il est un peu cher . Dans leur salon, trône aujourd'hui, au milieu de centaines, de milliers de livres, là où il en manque juste deux, une bouteille de whisky. Une nouvelle marque qui s'appelle... Writer's tears ! Des « larmes d'écrivains ». Il n'y a que les Irlandais, champions du monde de Nobel de littérature, pour comprendre le dur labeur des écrivains et comment y faire face ! *** Où, quand, comment ? Vous n'en saurez pas plus. Sinon que le desperado va revenir plus souvent sur son blog. Allez, à la vôtre, Slainte !!!