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Certains professionnels du livre ravivent nos souvenirs d'enfant en organisant des chasses aux trésors dans lesquelles les récompenses sont des livres. Créée en 2017, l'ONG londonienne The Book Fairies a fait de ces chasses une spécialité. Sur les réseaux sociaux, elle invite les lecteurs à déposer leurs livres préférés dans la rue puis à relayer des indices en taguant l'ONG sur leur publication. De son côté, l'organisme vend des stickers, des marque-pages ou des rubans expliquant le projet et indiquant que le livre découvert est gratuit. The Book Fairies revendique 9 000 participants, dont l'actrice Emma Watson, dans plus de 100 pays depuis son lancement. L'ONG travaille aussi avec des éditeurs pour la promotion de certains ouvrages, comme Penguin Random House pour Max Einstein : The Genius Experiment de Chris Grabenstein et James Patterson (2018), Welbeck Publishing pour How to fart at work de Mats et Enzo (2019) ou Bloomsbury pour A Curse so Dark and Lonely de Brigid Kemmerer (2019). Elle définit avec eux la quantité de livres déposés dans la rue et le public concerné. « Le niveau de personnalisation de l'opération est quasiment infini », assure The Book Fairies sur son site.

Le principe se décline en librairie. Pour se faire connaître et attirer des lecteurs, la chaîne hongroise Libri a caché en décembre 2017 un millier de livres puis tweeté des indices sur les emplacements. Les chasseurs étaient invités à partager une photo de leur trouvaille sur les réseaux sociaux, leur permettent de participer à un tirage au sort pour remporter un bon d'achat de 400 € à dépenser au sein de l'enseigne.

Ressusciter des livres désherbés Enfin, ce concept convient aussi aux bibliothèques. En juin dernier, la bibliothèque André-Stil à Cabestany (Pyrénées-Orientales) a caché près de 330 livres, majoritairement des titres jeunesse, dans 30 lieux de la ville. « La sélection a été établie à partir des livres désherbés en bibliothèques, de bonne qualité, gardés sur deux ans, et qui méritaient une seconde vie », explique Emmanuelle Lopez, responsable des animations. A leur arrivée, les participants ont reçu un plan de la ville indiquant l'emplacement des cachettes ainsi que deux bons à glisser dans des enveloppes pour notifier aux autres participants qu'il ne servait plus à rien de chercher un livre à proximité. « La réussite de l'événement a dépassé nos attentes : une file de personnes attendaient avant même l'ouverture de la bibliothèque, relate la bibliothécaire. Et le lendemain matin, nous avons fait le tour de la ville pour récupérer les livres qui n'auraient pas été pris. Il en restait quasiment aucun, qu'il s'agisse des livres adulte ou jeunesse. » Si la manifestation a permis d'intéresser un public de lecteurs ne fréquentant d'ordinaire pas l'établissement, elle ne s'est probablement pas traduite par une hausse des inscriptions. Mais pour les bibliothécaires, l'essentiel n'est pas là. « Plusieurs mois après, des parents sont venus pour nous dire : Ce livre n'est pas forcément celui que mon enfant aurait choisi, il ne correspond pas à son âge mais il le conserve comme un trésor », déclare Emmanuelle Lopez, estimant que « de ce côté-là aussi, c'est une belle réussite ».

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