On a dit ici tout le bien qu’il fallait penser du premier roman noir de Malcolm Mackay. Paru chez Liana Levi, Il faut tuer Lewis Winter s’imposait comme l’une des révélations du début de l’année en matière de polar.
Le natif de Stornoway, dans les îles Hébrides, en Ecosse, propose une digne suite à son coup d’essai : Comment tirer sa révérence. Frank MacLeod s’est fait remplacer la hanche. Le héros de Mackay a 62 ans, il rentre de vacances en Espagne. Cela fait quarante-quatre ans que monsieur est dans le métier. Et trente ans qu’il est peut-être le meilleur tueur à gages de Glasgow. Une ville qui change, « saute maladroitement d’un passé industriel à un brillant avenir ».
Officiellement, Frank est consultant sécurité. Il opère pour le compte de Peter Jamieson, ponte à la tête d’une organisation dont le business se partage entre des activités à la fois légales et illégales. Revoici Frank qui prend le chemin du club. Etablissement avec une boîte de nuit, une salle de billard, un bar où suivre les courses de chevaux.
Son adjoint, Calum MacLean, est appelé à lui succéder. Calum s’est plutôt bien débrouillé dans l’affaire Lewis Winter - que les lecteurs du premier roman de Malcolm Mackay n’ont pas oubliée -, même s’il a pris un coup de couteau. Frank, lui, a appris de longue date à être patient et prudent avant d’agir vite. Il sait qu’il faut porter des vêtements sombres, banals. Qu’un tueur « ne peut pas avoir une odeur caractéristique. Pas plus qu’il ne peut avoir un physique, des manières ou une voix qui se remarquent ». Et qu’il ne doit surtout pas sous-estimer son adversaire.
Ce qu’il va pourtant bêtement faire, alors que Jamieson vient de lui confier une mission apparemment pas si difficile que ça… Toujours aussi à l’aise dans le registre noir et dans la description des milieux interlopes de Glasgow, Malcolm Mackay passe haut la main l’épreuve du deuxième roman. Et montre avec Comment tirer sa révérence qu’il fait désormais partie des grands.
Al. F.