Le tribunal judiciaire de Lyon a reconnu coupable et condamné, vendredi 13 mai, le réseau de librairies Decitre à une amende de 10 000 euros pour des faits d'extraction, détention et reproduction frauduleuse de données d'un système de traitement automatisé, mais aussi d'atteinte aux droits d'Electre. Une autre audience, portant sur les intérêts civils se tiendra le 25 novembre prochain devant un juge unique.
La plainte remonte à mars 2015, quand Electre, éditeur historique des bases de données de l'édition française, constate un volume anormalement élevé de consultations et de téléchargements sur ses serveurs émanant d'une médiathèque de la région lyonnaise, berceau des librairies Decitre. Les investigations font alors apparaître une utilisation illégale par Decitre d'abonnements souscrits par des bibliothèques clientes d'Electre. Decitre a eu recours à des codes d'accès obtenus de manière frauduleuse pour se constituer à moindre coût et commercialiser sa propre base de données, ORB (Outil de Recherche Bibliographique), concurrente de celle d'Electre. Une expertise indépendante a estimé le préjudice subi par Electre à près de 2 millions d'euros.
La société Electre, filiale du Cercle de la Librairie, produit et diffuse par abonnement payant dans le monde entier les catalogues et bases de données de l'édition française auprès des professionnels du secteur du livre. Avec plus de 2 millions de pages consultées chaque jour, la base de données de cet opérateur historique – depuis une centaine d'années – et pionnier dans les innovations digitales, comprend plus de 2,3 millions de titres en français et en anglais, et référence 75 000 nouveaux ouvrages chaque année. Electre est aussi l'éditeur de Livres Hebdo.
Les librairies Decitre ont été rachetées par le Furet du Nord en 2019. De cette union est né le groupe Nosoli qui contrôle une trentaine de librairies en France et deux en Belgique.