Prix Albert Uderzo du meilleur album catégorie adulte pour le tome 3 de sa série Quintett, L’histoire d’Elias Cohen (Dupuis, 2006) et Prix Max et Moritz du meilleur scénariste international en 2002, il avait commencé sa carrière chez Glénat avec la série Louis la Guigne, (13 albums de 1982 à 1997) dessinée par feu Jean-Louis Dethorey. Il avait su mêler des intrigues politiques aux histoires de famille en passant par le polar ou le western, et en explorant les domaines les plus variés avec plus de cinquante dessinateurs.
Né le 3 mai 1956 à Toulouse, cet agrégé d'histoire avait enseigné cette matière à Milan et à Grenoble, avant de l’intégrer à son imaginaire et d’en faire la matière première de ses fictions. Il venait de publier son dernier album, Churchill et moi, avec Andrea Cucchi au dessin, paru chez Castermann fin juin.
Auteur d’une œuvre prolifique, Frank Giroud a collaboré avec plusieurs éditeurs pour ses séries : Dupuis (Azrayen’ et Les oubliés d’Annam dans la collection « Aire libre », Secrets dans la collection « Empreintes », Missouri, Caval, Adelante), Le Lombard (L’avocat, Jackson), Soleil (Eva K.), Delcourt (Galkiddek), Larousse (Histoire du Far West en bande dessinée) et Vents d’Ouest (Zoltan).
Il a également écrit plusieurs « One Shots » comme Le Chaman (Ice Crim’s), Le crépuscule des braves (Le Lombard), La fille aux Ibis (Dupuis « Aire libre »), Page noire (Futuropolis) et le 8e épisode de XIII Mystery (Martha Shoebridge, Dargaud).
Chez Glénat, il a signé les albums Géricault : le radeau de méduse, Madagascar et Tango, et plusieurs séries : Destins, la tétralogie L’Expert (dans la collection « La loge noire »), Louis Ferchot, Mandrill, Le cercle de Minsk, Pieter Hoom, Les patriotes, Taïga, Le vétéran, et dans la collection « Grafica » les 10 tomes du Décalogue (2001-2003), en plus d’un hors-série, les 5 volumes du Légataire (2006-2010) et les 6 albums des Fleury-Nadal (2006-2013). Le Décalogue, créé avec dix dessinateurs différents, s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires. « Il a introduit pour la première fois l’islam dans la bande dessinée, mêlant son imagination fertile à ses connaissances d’agrégé d’histoire » rappelle son éditeur.
Discret et attentif, auteur de théâtre et de chansons (pour Juliette cinq des 11 titres de l’album Assassins sans couteaux), engagé et défenseur des métiers de la BD tout comme sa compagne Virginie Greiner, cet ancien étudiant de l’École des Chartes, avait aussi flirté avec la politique et de la communication. Dans un entretien au webzine Du9, il expliquait : « je suis un raconteur d’histoires, quel que soit le support. Parce que les chansons que j’écris ne sont pas seulement des rêveries. (…) La découverte de Pilote m’a fait basculer du côté de la bande dessinée mais tous les moyens me sont bons pour raconter une histoire. »