L'écrivain néerlandais Harry Mulisch, auteur de La Découverte du ciel (Gallimard) et de L'Attentat (Actes sud), dont l'adaptation au cinéma par Fons Rademakers avait remporté l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 1987, est décédé samedi 30 octobre à l'âge de 83 ans, a annoncé dimanche sa maison d'édition, De Bezige Bij. L'éditeur a souligné qu'"avec sa mort, les Pays-Bas ont perdu un de leurs plus grands fils littéraires".
Longue silhouette, profil aquilin, vêtements sur mesure et manières de dandy, celui qui n'hésitait pas à se proclamer meilleur auteur de tous les temps, a vainement réclamé le Nobel de littérature.
Publié depuis 1947, Harry Mulisch laisse derrière lui une oeuvre profondément marquée par la Seconde Guerre mondiale, plus de 70 nouvelles, romans, essais, recueils de poèmes et pièces de théâtre, lui ayant valu d'être reconnu comme un des plus grands écrivains néerlandais contemporains.
"Il disait toujours : "je suis la Seconde Guerre mondiale"", a assuré l'écrivain néerlandais Cees Nooteboom à la chaîne de télévision publique néerlandaise NOS.
"Nous avons tous grandi avec lui", a déclaré le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, dans un communiqué. "C'est une grande perte pour les Pays-Bas et pour la littérature néerlandaise".
En France, ses romans ont été publiés chez Actes Sud (Le pupille, Les éléments, Deux femmes) et Gallimard (La découverte du ciel, La procédure, L'affaire 40-61, et le dernier roman traduit Siegfried : une idylle noire).
Parmi les nombreux prix reçus, il a été honoré du Prix Jean Monnet de Littérature européenne en 1999, du prix P.C. Hooft pour l'ensemble de son oeuvre dès 1977, du prix européen des jeunes lecteurs pour Siegfried en 2007. Cette même année, le roman La Découverte du ciel a été élu Meilleur roman néerlandais de tous les temps. Depuis 2001, il était Chevalier de l'Ordre des arts et des lettres en France.