Le cinéaste et écrivain Alexandre Astruc, décédé à Paris jeudi 19 mai à 92 ans, était l'un des pères spirituels de la Nouvelle Vague, et un théoricien qui plaçait le cinéma à la hauteur de la littérature.
Figure du Saint-Germain-des-Prés d'après-guerre, rédacteur éphémère à Combat puis critique à L'écran français et aux Cahiers du cinéma, il signe en 1948 un manifeste devenu célèbre, "Naissance d'une nouvelle avant-garde : la caméra-stylo", où il estime que la création cinématographique peut être considérée "comme un art, un langage". Cet essai exercera une grande influence sur les cinéastes de la Nouvelle Vague.
Né le 13 juillet 1923 à Paris, fils d'un journaliste, le jeune Alexandre Astruc, passionné de mathématiques, renonce à Polytechnique et multiplie les articles dans les revues de la zone libre pendant l'Occupation.
Après la Libération, il rencontre Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Juliette Gréco, fréquente les cinémas de la Rive gauche et s'enthousiasme pour des cinéastes cultes comme Robert Bresson, Roberto Rossellini, Alfred Hitchcock et Orson Welles.
Cinéaste écrivain
Il débute dans le septième art comme assistant de Marc Allégret sur le tournage de Jusqu'à ce que mort s'ensuive en 1946. Il réalise son premier film en 1952, Le rideau cramoisi, adaptation cinématographique des Diaboliques de Jules Barbey d'Aurevilly, couronné par le prix Louis-Delluc.
Hésitant à se définir comme "un metteur en scène qui aurait écrit des livres ou un écrivain qui aurait réalisé des films", Alexandre Astruc alterne romans et essais, longs-métrages et documentaires.
Adaptations littéraires soignées
En 1955, il réalise Les mauvaises rencontres, salué par François Truffaut, puis signe deux adaptations, Une vie (1958), d'après Maupassant, et L'éducation sentimentale (1961), d'après Flaubert.
Après l'échec commercial de Flammes sur l'Adriatique (1968), il se tourne dans les années 1970 vers la télévision, avec des téléfilms tirés d'Edgar Allan Poe, Balzac, ou un documentaire, Sartre par lui-même (1976).
Il revient également à l'écriture avec Ciel de cendres (Le Sagittaire, 1975, prix Roger-Nimier), Le permissionnaire (La Table ronde, 1982), Le roman de Descartes (Balland 1989, réédité en 2015), Du stylo à la caméra et de la caméra au stylo (Archipel, 1992) ou Evariste Galois (Flammarion, 1994).
Après ses mémoires en 1996 (Le montreur d'ombres, Bartillat), ce luthérien publie en 2005 un roman d'amour mettant en scène un vieil écrivain protestant, Une rose en hiver (Edite), puis en 2008 Les secrets de Mlle Fechtenbaum (France univers).
Alexandre Astruc, qui a reçu en 1994 le prix René-Clair de l'Académie française pour l'ensemble de son oeuvre, revendique parmi ses obsessions l'amour des femmes et de la bonne chère, la rigueur des mathématiques et la littérature.
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Parution 14 novembre
Par
Laurent Lemire
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