Une belle surprise – et un soulagement compte tenu de la chaleur estivale – attendait les visiteurs de Créteil en poche à leur arrivée : le lieu. Le festival a pris ses quartiers dans le magnifique parc Dupeyroux au cœur du vieux Créteil, avec son jardin à l’anglaise aux arbres remarquables, ses allées sinueuses et ses pelouses vallonées qui entourent une somptueuse villa à l’italienne, aujourd’hui résidence préfectorale.
Gérard Collard et Jean-Edgar Casel, fondateurs de la librairie la Griffe Noire à Saint-Maur-des-Fossés, avec le soutien de la ville de Créteil, ont concocté un vrai festival qui dépasse le simple salon du poche, avec scènes ouvertes, tables rondes, concerts, animations pour les familles, food-trucks pour se restaurer et bottes de paille pour faire une pause.
Selon la formule qui avait fait ses preuves à Saint-Maur, les auteurs étaient installés sous d’immenses tentes ouvertes, et les visiteurs jouaient des coudes pour se frayer un passage dans les allées où s’agençaient un espace littérature, un espace polar et imaginaire, ainsi que des espaces séparés pour la jeunesse. Nouveauté cette année, un espace était dédié à la new romance.
250 auteurs invités
Avec au menu, 250 auteurs français et étrangers, des têtes d’affiche, dont François Hollande, Marc Lavoine, David Foenkinos, Aurélie Valognes, Bernard Minier, Olivier Norek… Mais aussi des auteurs étrangers comme Anna Stuart, Catriona Ward, R. J. Ellory, Sam Holland, Nguyen Phan Que Mai. Une offre éclectique, à l’image du salon. Tous les auteurs du polar ont répondu présents et étaient ravis d’être là. Ils savent ce que la Griffe Noire a fait pour contribuer à leur succès.
Côté partenaires, les fidèles pochistes ont bien entendu joué le jeu : les majeurs ont rivalisé d’ingéniosité pour attirer les visiteurs : un café cookie chez J’ai Lu et son « Book around the corner », une roue de la fortune chez Points pour gagner livres et goodies, un photo booth chez Pocket, et même de la prescription littéraire chez Folio… Les éditeurs se sont amusés à sponsoriser un « bar de poche » pour les auteurs et les organisateurs.
Ce lieu qui prête à la flânerie donne l’impression d’une affluence en deçà des projections. Il faut dire qu’avec la chaleur, il fallait être téméraire pour sortir de chez soi. Selon les premiers retours, il y aurait eu environ 18 000 visiteurs sur les deux jours.
Côté chiffres, et alors que le marché n’est pas le même qu’il y a trois ans, la Griffe Noire espère que les comptes ne seront pas dans le rouge. « Je ne voulais pas rester sur la fin de Saint-Maur en poche il y a trois ans, précise Jean-Edgar Casel. Je ne sais pas quel sera l’avenir quand nous aurons fait les comptes, mais ce qui m’importe le plus, c’est d’avoir recréé ce salon et de donner du plaisir au public avec l’aide formidable de la mairie de Créteil et des équipes de la ville et des parcs et jardins, qui ont travaillé d’arrache-pied avec enthousiasme et joie pour monter l’événement. »
Au final, tout le monde est ravi : visiteurs, auteurs, éditeurs, organisateurs. Et chacun croise les doigts pour que cette nouvelle formule soit la première d’une longue série.
