La mise en cessation de paiement du diffuseur-distributeur De Borée (1), basé à Sayat (Puy-de-Dôme), plonge ses clients éditeurs dans les plus grandes difficultés. "Versement des ventes de juin à septembre gelé… avec bien peu de chance d’en voir la couleur un jour", déplore sur son site Le Caïman, petite maison stéphanoise spécialisée dans le polar et la jeunesse. Son cofondateur Jean-Louis Nogaro appelle les lecteurs à l’aide, via le site de collecte Leetchi. "Nous avons besoin de 8 000 euros pour passer ce cap, nous en avons reçu environ la moitié. Des signatures en librairie devraient aussi nous apporter un peu de trésorerie", espère-t-il. Le Mot passant (terroir et histoire), à Villeurbanne, fait de même pour tenter de combler un impayé de 12 784 euros, a très précisément compté Nathalie Roche, sa directrice et fondatrice.
"Un appel d’offres de reprise est lancé, avec une date limite de dépôt des dossiers fixée au lundi 16 novembre", explique-t-on chez le mandataire judiciaire Gladel, situé à Clermont-Ferrand. Le tribunal de commerce de la ville examinera les propositions le 20 novembre et devrait sélectionner la mieux-disante en termes de maintien de l’emploi, le paiement des créances passant au second plan. La solution proposée passe souvent par un abandon partiel et un étalement des paiements sur plusieurs années, avec l’accord des créanciers qui n’ont guère d’autre solution que d’accepter.
L’administrateur judiciaire (Mandatum, à Chamalières) chargé de collecter ces déclarations de créances en avait reçu 33 au début novembre. "Nous en recevons tous les jours, et nous n’avons pas évalué le passif pour le moment. La date limite de dépôt est fixée au 21 décembre", indique-t-on chez le mandataire.
Les créances antérieures au 30 septembre, date d’ouverture de la procédure, sont gelées. En revanche, De Borée continuant à fonctionner sous le contrôle du mandataire judiciaire, celles qui résultent de l’activité ultérieure seront payées. De Borée diffuse et distribue une soixantaine de petites maisons, et est également éditeur. Les deux activités emploient 70 personnes. Un redressement fiscal et une malversation comptable sont à l’origine des difficultés selon le P-DG, Gérald Layani. Hervé Hugueny
(1) Voir Livreshebdo.fr
