COLLOQUE

CRILJ : 50 ans d’engagement pour la littérature jeunesse

La médiathèque Marguerite Duras - Photo Anne Thomes – Ville de Paris

CRILJ : 50 ans d’engagement pour la littérature jeunesse

L’association, qui fête ses 50 ans, a tenu colloque les 6 et 7 février à la Bibliothèque Marguerite Duras à Paris.

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Par Claude Combet,
Créé le 09.02.2015 à 19h23

220 personnes – auteurs, illustrateurs, graphistes, traducteurs, étudiants, professeurs, bibliothécaires, universitaires – ont assisté au colloque "50 ans de littérature pour la jeunesse. Raconter hier pour préparer demain", organisé par la CRILJ (Centre de recherche et d’information sur la littérature pour la jeunesse) les 6 et 7 février à la Bibliothèque Marguerite Duras, à Paris. Un anniversaire qui se prolongera par une exposition "Dans les coulisses de l’album. 50 d’illustrations pour la jeunesse", conçue par le CRLJ, l’Heure joyeuse, Janine Kotwica et le centre André François, inaugurée au Salon de Beaugency le 25 mars, et qui circulera ensuite dans toute la France.

Si l’histoire d’Harlin Quist, retracée brillament par le graphiste Loïc Boyer, a montré la richesse de l’édition et de l’illustration pour la jeunesse, Jean Delas pour L’Ecole des loisirs, qui fête aussi ses 50 ans cette année, et Hedwige Pasquet, présidente de Gallimard Jeunesse, fondé en 1972 par Pierre Marchand et Jean-Olivier Héron, ont rappelé le contexte de l’époque "où la littérature pour la jeunesse était en pleine effervescence et tout était à créer". Une époque qui a aussi vu naître le CRILJ, dont le but est "de privilégier les actions en partenariat visant à une meilleure connaissance et à une promotion du livre pour la jeunesse".

Aider à mieux vivre

Les interventions de Sandrine Mini pour Syros et d’Alain Serres pour Rue du monde ont aussi démontré l’engagement qui a présidé à la création des deux maisons. "La "Souris noire" créée par Joseph Périgot portaut un regard critique sur la société par le biais du polar. Ce projet fou de donner à lire le monde et sa réalité aux enfants perdure aujourd’hui" a raconté Sandrine Mini. "Rue du monde est né avec cette volonté de mettre des clés critiques, des repères humanistes dans les mains des enfants pour comprendre le monde. Nous produisons de la littérature pour les enfants d’aujourd’hui qui ont reçu en pleine figure l’attentat contre Charlie" a renchéri Alain Serres. Tandis que Nicole Maymat, fondatrice d’Ipomée concluait : "Avec du recul, je me pose toujours la même question : est-ce que ce livre nous aide à mieux vivre ? A être ?".

Parallèlement, Sylvie Vassallo, directrice du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, lors de sa présentation du numérique pour la jeunesse, a rappelé combien les nouvelles technologies changeaient le mode de production, "plus participatif et collectif", et de lecture, "plus interactive et hybride". Mais elle s'est inquiétée en posant la question : "Tous les acteurs du livre vont-ils investir sur le numérique pour que les enfants de demain retrouvent la qualité de la littérature pour la jeunesse d’aujourd’hui sur un support qu’ils auront obligatoirement ?"

"Un colloque comme celui-ci doit nous rappeler les fondamentaux” commentait une bibliothécaire dans la salle. Tandis qu’Alain Serres remportait un franc succès en distribuant son affiche illustrée du poème d’Abdellatif Laâbi, J’atteste (issu de Je rêve le monde, assis sur un vieux crocodile). Un poème qui commence par ces mots : "J’atteste qu’il n’y a d’Etre humain que Celui dont le cœur tremble d’amour pour tous ses frères en humanité."

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