Essai/France 29 août Didier Blonde

Didier Blonde est un flâneur statique. Il passe moins qu'il ne regarde passer. Pour cela, les cafés offrent de nombreux avantages. Ils agissent comme un stimulant à histoires. L'auteur du Figurant (Gallimard, 2018) le dit dès la première phrase de cette rêverie bistrotière : « J'entre dans un café comme dans un roman. » Et le lecteur pénètre aussi un peu par inadvertance dans cet univers où flotte une douce mélancolie, un parfum de Truffaut avec ces jambes de femmes qui vous emmènent plus loin que prévu, cette atmosphère à la Modiano où un simple ticket de caisse devient une « attestation de présence » avec le prénom de la serveuse qui a croisé votre regard ou cette carte postale oubliée sur une banquette avec une vue de Venise. « Le café est le bric-à-brac de mon imaginaire. »

Il y a de tout cela dans cesCafés,etc.,et un peu plus encore : des anecdotes littéraires, des souvenirs de cinéphile. On y croise Godard, Jean Eustache, Henri Decoin. Des lectrices aussi, comme celle de la jolie pirouette finale. Il n'y a peut-être pas d'écriture de bistro, mais il y a des écrivains de bistro, des auteurs que les comptoirs en zinc inspirent bien plus que ceux de la compagnie des Indes. Et comme Blondin, on a envie de dire « remettez-nous ça ! ».

Didier Blonde
Café, etc.
Mercure de France
Tirage: 5 000 ex.
Prix: 13euros ; 128 p.
ISBN: 9782715253261

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