L’écrivain Camille de Toledo, principalement publié au Seuil, vit à Berlin.

"Les écrivains français bénéficient d’un bon accueil en Allemagne grâce à la persistance d’une culture du livre. Il y a une extrême politesse, une grande révérence à l’égard de l’objet livre. Dans les journaux, il reste de grandes colonnes pour la critique. Mais s’il existe une scène littéraire française en Allemagne, c’est surtout grâce à des personnes comme Elisabeth Beyer au Bureau du livre, figure centrale à Berlin (et qui nous manque beaucoup en ce moment), le libraire Patrick Suel et Fabrice Gabriel, directeur de l’Institut français. Leur travail est précieux dans un monde du livre dominé par la littérature anglo-saxonne. Il faut aussi comprendre que l’influence de la littérature française est moins puissante qu’à l’époque du nouveau roman. Le paysage littéraire est beaucoup moins lisible, plus fragmenté, entre les écrivains francophones, la génération Inculte, la génération des Echenoz… La présence d’écrivains français à Berlin ne change pas cette situation. Berlin attire des artistes du monde entier, c’est une ville libre. Et puis, je ne crois pas à une entité "littérature française". Je crois qu’il y a des littératures dans une langue multiple qu’est la traduction. Berlin, ville refuge, est une sorte d’antre où nous pouvons vivre cette réalité, en traductions."

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