Essai/France 5 septembre Cécile Guilbert

Dans son avant-propos, Cécile Guilbert confie avoir consommé de nombreuses dopes dans sa jeunesse. Cette fréquentation intense des paradis artificiels lui a donné l'idée de cette anthologie inédite sur les drogues et la littérature. Le sujet semble évident depuis Thomas De Quincey et Baudelaire, et pourtant il n'existait pas d'ouvrage de ce type, à la fois synthétique et global, regroupant des auteurs allant d'Homère à Will Self. Pour structurer sa démarche, l'auteure des Républicains (Grasset, 2017) a choisi un classement par grandes familles de psychotropes - l'opium, la morphine, l'héroïne, le cannabis, les substances psychédéliques, l'éther, la cocaïne, etc. - avec pour chacune une introduction suivie d'un florilège chronologique.

Comme toujours dans ce type d'ouvrages, on trouvera les attendus mais aussi les oubliés, petits maîtres et prosateurs bohèmes qui ont cherché quelques stimulants à leur ennui et à leur manque d'inspiration. Ce travail original, par la diversité et la qualité des textes cités, démontre que les drogues comme l'alcool ne donnent aucun génie. Elles proposent une expérience quelquefois périlleuse d'un autre que soi dont chacun ne tire pas les mêmes bénéfices. Les stupéfiants ne rendent pas toujours stupéfiants.

Cécile Guilbert
Ecrits stupéfiants
Robert Laffont
Tirage: 5 000 ex.
Prix: 32 euros ; 1 440 p.
ISBN: 9782221123164

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