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Claire Chazal : « J’ai toujours préféré les artistes aux politiques »

Claire Chazal sur le plateau de l'émission Au bonheur des livres en septembre 2024 - Photo Wladimir Simitch/Capa Pictures

Claire Chazal : « J’ai toujours préféré les artistes aux politiques »

Succédant ce 27 septembre à Guillaume Durand à la présentation d'« Au Bonheur des Livres » sur Public Sénat, diffusé tous les vendredis à 23 heures, Claire Chazal se confie sur cette nouvelle aventure et son amour pour la culture.

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Par Antoine Masset
Créé le 27.09.2024 à 14h11

Livres Hebdo : Pouvez-vous nous présenter Au bonheur des livres ?

Claire Chazal : Comme le souhaite Christopher Baldelli, le président de la chaîne, le but de cette émission est de donner envie de lire, et de connaître ou de découvrir des auteurs et des œuvres. Il n’y a pas de volonté de polémiquer. L’objectif est de transmettre nos coups de cœur au public. Nous voulons principalement parler de littérature et pas de politique, donc nous inviterons surtout des romanciers plutôt que des essayistes.

Comment votre arrivée à la présentation de l'émission s'est-elle décidée ?

Depuis 10 ans, j’ai toujours animé des émissions culturelles avec Entrée libre, Passage des arts, et je reçois de nombreux artistes dans Le Grand Echiquier sur France 3. J’écris également sur de la littérature dans une chronique du Parisien Week-End. C’est ma vie de côtoyer des écrivains. Je suis toujours en train de lire, au quotidien, et encore plus maintenant pour préparer les émissions. La culture est très importante pour moi. Au sein de mes JT, j’ai toujours voulu mettre des pages culturelles, ça me tenait à cœur. Un journal n’est pas complet sans culture.

« Je suis dans un exercice d’admiration des auteurs, sans polémique ni dispute »

Quelle sera la différence avec votre prédécesseur Guillaume Durand ?

Ce sera exactement la même émission que celle de Guillaume Durand, mais chaque animateur apporte sa propre patte personnelle. La mienne est très simple, je suis dans un exercice d’admiration des auteurs, sans polémique ni dispute. Pas de débat, mais du dialogue, nous sommes là pour présenter des livres.

Vous dites admirer les auteurs, vous appréciez particulièrement cet exercice ?

J’adore les recevoir et les écouter. J’en ai interviewé des centaines et j’ai toujours préféré échanger avec des artistes et des auteurs plutôt que des politiques. Et dans ma carrière, je peux vous dire que j’en ai aussi interviewé énormément. Avec eux, c’est plus tendu, et il y a également plus d’enjeu. C’est bien différent avec des artistes, détailler les qualités me plaît davantage. C’est dans ma nature d’admirer les autres.

Comment s’est passé le premier enregistrement d'Au Bonheur des Livres ?

Pour la première sur le plateau, on appréhende toujours fortement mais ça s’est très bien déroulé avec Alice Zeniter pour Frapper l’épopée (Flammarion), et Gaël Faye pour Jacaranda (Grasset). C’était très fluide car ils ont dialogué ensemble sur leurs livres. Le but est aussi de réaliser des passerelles entre les deux invités, créer cette discussion. Ici, ils racontent l’histoire de deux pays lointains brisés entre la Nouvelle-Calédonie et le Rwanda, des territoires qui ont souffert.

« Il faudrait ouvrir d’autres tribunes pour mettre en lumière la culture »

Y a-t-il une limite dans vos choix d’invités ? Notamment avec des auteurs étrangers ?

Dans notre émission, on ne s’interdit pas des auteurs étrangers. C’est effectivement toujours difficile et délicat d’avoir un écrivain qu’il faut traduire mais, par exemple avec les élections présidentielles américaines qui approchent, il y a des auteurs américains qui parlent français. C’est le cas de Douglas Kennedy qui va sortir un livre prochainement (Ailleurs, chez moi, le 3 octobre chez Belfond, ndlr). En auteurs francophones, nous avons aussi les écrivains marocain Abdellah Taïa (Le Bastion des Larmes, Julliard), et algérien Kamel Daoud (Houris, Gallimard).

Il y a des écrivains que vous souhaitez recevoir ?

Si je pouvais inviter des auteurs en particulier, oh il y en a plein. J’ai notamment déjà interviewé J. M. G. Le Clezio et Michel Houellebecq et je les réinviterais avec plaisir. En ce moment, je lis un livre très touchant de Mazarine Pingeot, fille cachée de François Mitterrand, sur son enfance au Quai Branly avec sa mère, conservatrice au musée d’Orsay.

Pensez-vous que la culture, et plus précisément la littérature, sont bien représentées dans les médias ?

Malheureusement aujourd’hui, il n’y a que deux émissions télévisées culturelles sur la littérature, avec La Grande Librairie d’Augustin Trapenard sur France 5. C’est insuffisant et dommage. Il faudrait ouvrir d’autres tribunes pour mettre en lumière la culture. La lecture est de plus en plus menacée et délaissée, surtout chez les plus jeunes, il faut faire attention et leur redonner ce goût de lire.

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