PRÉNOMS
Le vrai prénom d'Estèbe est François, comme son père. Mais alors que celui-ci ne l'aimait pas et se faisait appeler Marcel, le fils a opté pour son deuxième prénom, Christian. « Mais quand j'étais représentant, tout le monde m'appelait François. Et François a déjà vendu des livres de Christian ! » Tout cela est « un peu schizoïde », reconnaît-il. Et, du coup, aucun de ses deux fils ne se prénomme François, ni Christian d'ailleurs. En revanche, le héros du Palanquin des caïds, lui, s'appelle François : « C'est fait exprès, il me ressemble un peu. »
LIVRES
« Je suis né dans un milieu populaire, comme Michel Onfray ! Chez moi, il n'y avait pas de livres. Je me suis mis à lire en autodidacte : Jack London, Hugo, Dumas, Jules Verne. Et puis Balzac, et Henry Miller : ce sont eux qui ont décidé de ma vocation d'écrivain. » Lecteur et écrivain, certes mais pas seulement, car c'est toute la vie de Christian Estèbe qui tourne autour du livre : il a été vendeur en librairie, représentant, lecteur chez Actes Sud à l'époque d'Hubert Nyssen, coéditeur d'une revue de poésie, La Termitière, « parce que les poètes, c'est comme les termites, il y en a partout, mais on ne les entend pas ». Aujourd'hui, il est bouquiniste à son compte. « Mais c'est mon fils cadet le patron, lui il a fait une grande école de commerce. »
FILS
Le parcours de « saltimbanque » qu'a mené Christian Estèbe apparaît, c'est peu de le dire, difficilement compatible avec la vie de famille. Il a cependant eu deux fils, « avec deux mères différentes (dont une libraire) », dont il est très fier : Arthur, 28 ans, qui travaille à Paris dans un palace, et Théo, 24 ans, businessman qui vit à Lille. « Je l'appelle mon TPG, trésorier-payeur général, lui, ce n'est pas le genre baba cool, il me fait marner ! » Même s'il ne les voyait pas très souvent quand ils étaient enfants, ce père peu conventionnel les emmenait parfois dans ses tournées de « repré », et les gamins aimaient ça. « C'est la paternité qui m'a (un peu) stabilisé, confie-t-il, et mes fils me voient comme un poète. »
TITRE
« Le titre Le palanquin des caïds m'a été inspiré par Le palanquin des larmes. C'est une espèce de faux polar, que mon éditeur habituel, Finitude, a refusé. Je l'ai alors proposé à Serge Safran, un ami de toujours. Lui, il aime les moutons à cinq pattes. »
ROUTE
« Je roule et j'écris. Je bois aussi un peu », se résume Christian Estèbe. À partir de l'âge de 30 ans, il a sillonné la France, la Belgique et la Suisse, dans tous les sens. D'abord en train et en bus, avec ses livres dans son sac à dos. « Les libraires m'aimaient bien, ça les amusait. » Et puis, enfin, en 1995, il décroche le permis de conduire : « Ça a changé ma vie. » En revanche, hormis un séjour de bibliothécaire d'un mois au Mali en 1972, il n'a jamais quitté l'Europe.
Le palanquin des caïds
Serge Safran
Tirage: 1 000 ex.
Prix: 16,90 € ; 160 p.
ISBN: 9791097594893