La table ronde réunissait China Publishers Magazine, Livres Hebdo, le britannique The Bookseller, l’américain Publishing Perspectives et le japonais The Bunka News.
"En 2017, le marché chinois du livre de jeunesse atteint 17,5 milliards de yuans [2,23 milliards d'euros, NDLR], en hausse de 9,66 % par rapport à 2016 pour une production de 2,3 millions de titres", a ajouté Ran Dianshun, précisant que, depuis dix ans, l’ensemble du marché enregistre une croissance de 19 % par an.
Selon les canaux, la littérature s'impose dans les librairies indépendantes plutôt que sur la librairie en ligne Dangdang (54,07 % contre 30,38 %), tout comme l’éducatif (20,26 % contre 9 %). A l'inverse, Internet reste le plus important canal de distribution pour les encyclopédies (20 % en ligne contre 10,3 % en librairie) et les bandes dessinées et livres illustrés (28,40 % contre 10,21 % respectivement).
La Chine reste un gros acheteur de titres à l’étranger (75 % de sa production et 90 % de ses ventes), notamment les éditeurs Citic Press Group (75,10 %), Beijing United Publishing Group (60,5 %) et 21st Century Publishing (46,3 %) pour ne citer que les trois premiers. Si l’on en croit le site Dangdang, elle achète majoritairement des titres européens et américains (61,8 % de la production et 74,8 % des ventes), japonais et sud-coréens (13,2 % de la production et 15,2 % des ventes).
A l’inverse, les Etats-Unis et le Royaume-Uni n’achètent quasiment aucun titre aux éditeurs étrangers, tandis que la France a traduit 1850 titres pour la jeunesse en 2016 (source: Bief) sur une production totale de 11542 titres (source Livres Hebdo/Electre data services) à 77 % de l’anglais et de l’américain, à 5 % de l’allemand, à 3 % du japonais et de l’italien et à 2 % de l’espagnol.
De fait, partout dans le monde, le marché du livre pour la jeunesse est particulièrement florissant et représente une partie importante du chiffre d’affaires: 13,5 % en France, 25 % au Royaume-Uni, 26,5 % aux Etats-Unis et 23 % (avec la BD) au Japon.
Les participants s'avouent optimistes pour l’avenir des livres pour la jeunesse, que ce soit les livres pour les 8-12 ans (« middle grade »), ceux pour les adolescents et les titres adaptés au cinéma, qui restent les best-sellers du secteur.
La Chine table sur la politique du deuxième enfant pour consolider son secteur. Outre l’explosion du livre audio, les éditeurs américains, à cause de l’élection de Donald Trump, constatent que les parents recherchent davantage de titres politiques et d’ouvrages traitant de la diversité et de sujets comme la race, la sexualité et le « girl power ».
Surtout, dans tous les pays, on constate que les nouvelles technologies sont coûteuses et ne sont pas rentables économiquement, tout en étant néfastes socialement. Les parents refusent que leurs enfants soient accaparés par les écrans et préfèrent leur acheter des livres imprimés. Une bonne nouvelle pour l’industrie du livre.