Mangas

Décidément la popularité des chats ne se dément pas dans le manga. Si mignons, si poilus, si… rentables ! Les séries mettant en scène l’animal sont parmi celles qui se vendent le mieux depuis quatre ans, au point que les éditeurs restés en retrait s’empressent de s’y mettre. Soleil Manga prévoit ainsi la sortie du premier tome de Plum, un amour de chat de Hoshino Nastumi pour le 5 mars. A l’origine du phénomène, le succès de Chi de Konami Kanata (prononcer tchi, "petit" en japonais), édité par Glénat depuis 2010 : "Chi s’est vendu à 600 000 exemplaires au total, explique Fanny Blanchard, des relations presse Glénat. L’an dernier, on a dépassé les 100 000 exemplaires pour le premier tome et on a recruté de nouveaux lecteurs lors de la venue de l’auteure au Salon de Montreuil." Un engouement que constate Sonia Souibgui, qui travaille chez l’éditeur et libraire spécialise Komikku : "Il y a un gros phénomène sur les chats et c’est clairement Chi qui a lancé la vague. C’est le côté kawaii ["mignon" en japonais, NDLR] que les gens apprécient, et puis c’est un animal domestique qui leur est familier." Selon elle, le virus du chat contamine un public qui va bien au-delà des enfants, sa cible initiale : "Lors de la venue de Kanata en dédicace chez nous, 80 % du public était composé d’adultes !" assure-t-elle. Komikku, qui édite déjà Yanaka, histoire de chats de Megumi Wakatsuki, enfoncera le clou le 15 mai en lançant Oh my cats ! de Sakaki Kotsubu. Plus qu’un phénomène de niche, le chat permet donc aux éditeurs d’attirer vers le manga un public plus large que l’habituelle tranche des hommes âgés de 15 à 30 ans.

Glénat, qui est sur le point de lancer sa nouvelle collection "Poche", compte bien capitaliser sur son chaton en or. A partir du 12 mars, Chi sera adapté dans ce format en livres pour enfants. Fanny Blanchard explique : "On a adopté le sens de lecture français. C’est entièrement colorisé, épuré, facile à lire… En fait, ce n’est presque plus un manga." L’objectif : rajeunir le public et "rassurer les parents", face au cliché tenace de la nocivité des BD japonaises. Avec toutefois le risque que la mode se tarisse. "Je pense que les gens vont commencer à se lasser avec les prochains titres", prédit Sonia Souibgui. Le miaulement pourrait donc vite se changer en chant du cygne. François Oulac

06.03 2014

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