Eleanor Catton a connu d’emblée la gloire littéraire. Dès son premier roman, La répétition (Denoël, 2011, repris chez Folio). Plus ambitieux encore, le deuxième, Les luminaires, lui a valu de recevoir le Man Booker Prize en 2013 et d’être à ce jour traduite dans douze pays.
En 1866, un dénommé Walter Moody débarque au bout du monde, à Hokitika, une côte écharpée et sauvage de Nouvelle-Zélande, dans le but de s’initier à la vie de chercheur d’or. Cet homme au charme impénétrable, sans indulgence pour ses propres faiblesses, trouve refuge un samedi soir dans le fumoir d’un hôtel de la ville. Là, il prend d’abord langue avec Thomas Balfour de l’agence maritime du même nom. Lequel s’avère être un entrepreneur avisé, venu faire fructifier ses affaires dans le pays.
Moody, qui dit être à la recherche de son père et de nouveaux gisements, ne tarde pas à comprendre qu’il vient perturber une étrange réunion qui ressemble fort à un conseil secret. Il va également discuter avec Aubert Gascoigne qui a rédigé un jugement pour le tribunal de police et avec Dick Mannering qui s’occupe de l’Open-Théâtre du Prince de Galles. Et entendre parler d’un politicien, d’un capitaine de navire et d’une fille publique…
La maîtrise romanesque d’Eleanor Catton est impressionnante. On trouve dans le foisonnant fleuve romanesque de la jeune Néo-Zélandaise des échos du grand John Fowles, de David Mitchell ou du Iain Pears du Cercle de la croix, autres meubles à tiroirs aussi minutieusement construits et réjouissants que ces imposants Luminaires. Al. F.