Enseignante et critique, elle a écrit nombre de livres et d’articles sur les livres pour enfants, et avait enseigné notamment dans le cadre de formations pour les bibliothécaires et les libraires. Elle avait étudié les fables traditionnelles et publié Les fables du monde entier chez Giunti, Les fables italiennes et Les fables orientales et africaines, tous deux chez Mondadori, et d’autres recueils chez Primavera, qui a aussi édité ses deux livres, Les masques italiens et Vivre le Carnaval.
Elle était présidente du jury du prix Laura Orvieto, auteure pour la jeunesse italienne (1876-1955) dont elle a écrit une biographie parue chez Le Monnier en 1971. Elle a participé aussi au jury du prix Hans Christian Andersen, décerné par l’Ibby, quand il a récompensé en 1970 l’Italien Gianni Rodari.
Création de la foire de Bologne
En 1963, enseignante au Centro Didattico Nationale di Studi e Documentazione, elle est envoyée à Francfort et constate que "le secteur du livre pour enfants y occupe une place marginale, loin de l’écho que pouvaient avoir les autres secteurs de l’édition", raconte-t-elle dans le livre écrit pour les 50 ans de la Foire du livre de jeunesse de Bologne en 2013.
Imaginée avec l’éditeur Renato Giunti, la première édition de la manifestation, initialement prévue à Florence, a lieu du 4 au 12 avril 1964 dans le Palais du Roi Enzo, sur la Piazza maggiore de Bologne, avec un "stand mémorable Casa Barbera/Maerzocco/ Giunti, par son organisation et par la qualité des livres présentés. Le record d’adhésions est venu des Britanniques, flatteur pour la Foire, mais dû aussi au développent mondial de la production britannique. On peut dire la même chose de la France", écrit-elle encore.
"Qu'aurait dit Carla de ce livre?"
Chaque année, Carla Poesio y était interviewée par la presse italienne sur les grandes tendances de l’édition pour la jeunesse, tant en Italie que dans le monde entier. Elle venait aussi à chaque édition du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil.
"Jusqu’à la fin, nous l’avons vue rencontrer les éditeurs, recueillir livres, histoires, et suggestions. Après, elle vous demandait avec ce regard intelligent, toujours souriant et provocateur : "quels sont les livres vraiment beaux cette année ?" et elle partait dans des discussions infinies", ont raconté dans leur texte collectif, en hommage, les membres de l’association Hamelin, qui la remplacent dans le rôle de conseillers scientifiques et artistiques de la Foire.
Profondément affectée par la mort de son fils Giannandrea en février, elle n’avait raté qu’une édition de la foire, la dernière, qui s’est déroulée sans elle du 3 au 6 avril 2017. "On se voit déjà à la prochaine foire de Bologne ou au Salon de Montreuil en train de se poser la question "qu’aurait dit Carla de ce livre ?", s'interrogent encore les membres de Hamelin.