Remercions Dominique Noguez d’éclairer une nouvelle fois nos lanternes. Alors que ressort en "Rivages poche" l’indispensable Comment rater complètement sa vie, l’essayiste et romancier nous renseigne cette fois sur La véritable origine des plus beaux aphorismes. L’aphorisme étant à ses yeux "des vues sur le monde en forme de définition ou d’observation brève tournant au mot d’esprit, mais parfois aussi des expressions toutes faites, des répliques de théâtre, etc., qui n’en s’ont pas strictement, mais qui ont la même fonction".
L’auteur d’Une année qui commence bien (Flammarion, 2013) a opté pour le classement par "ordre alphabétique du premier mot". Le volume s’ouvre donc avec le "A chaque jour suffit sa peine" de saint Matthieu et se referme sur le "Video meliora proboque,/Deteriora sequor" d’Ovide, soit "Je vois et applaudis ce qui est bien ; et c’est au mal que je succombe". Entre les deux, il aura été question de la mort et du présent, d’amitié et d’amour, de gloire et d’humour, d’omelette et de potier, et de beaucoup d’autres choses encore. Le tout sous la plume de Cioran, François Mitterrand, André Gide, Jules Renard, Antoine Blondin, Juvénal, Laurent Tailhade, Cyril Connolly ou même Sam Karmann, comédien et cinéaste ayant affirmé : "On peut s’aimer pour toujours, mais pas tout le temps."
Erudit, précis et malicieux, Noguez a l’art de l’anecdote, du commentaire. Son délicieux volume permet à la fois de se cultiver, de briller dans les dîners en ville et de bronzer intelligemment cet été. "Pot-pourri", "fourre-tout apparemment décousu", La véritable origine des plus beaux aphorismes est à ranger dans toute bonne bibliothèque.
Al. F.