Frédéric Beigbeder, qui était, mercredi 7 septembre, l'invité des «Affranchis», l'émission animée sur France Inter de 11h à 12h30 par Isabelle Giordano, pour présenter son prochain livre, Premier bilan après l'Apocalypse (Grasset, 14 septembre), y a expliqué son hostilité envers le livre numérique.
«L'apocalypse, serait-ce donc l'édition numérique, ou comme dans Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, la température à laquelle le papier s'enflamme et se consume ?», s'est demandé l'écrivain et journaliste qui, quoique moderne dans sa manière d'écrire, n'a pas caché son aversion pour le livre numérique, et commence même à trouver, avec l'âge, que «c'était mieux avant».
Désabusé, Frédéric Beigbeder estime que «c'est une utopie de faire croire aux gens que les jeunes vont lire "Splendeur et misères des courtisanes" sur un écran. Je ne crois pas que ce soit possible. [...] Je pense qu'au bout de trente pages, on en a marre. [...] C'est une question d'âge, de génération », avant de conclure qu'il « préfère être lu que téléchargé».
Selon lui, depuis qu'il dit du mal du livre numérique, il se fait traiter de «paranoïaque». «Mais il y a beaucoup plus de raisons d'avoir peur que de raisons d'être rassuré, explique-t-il. Et je pense que, notamment, la disparition du disque devrait quand même nous inciter à réfléchir deux minutes : il n'y a plus de disquaires. Si dans dix ans, il n'y a plus de librairies, je trouve ça très dommage».