Initiées en 1993, les Rencontres de la BD et de l’Illustration de Bastia (Haute-Corse) lancent jeudi 30 mars leur édition spéciale 30e anniversaire. Après des programmations repoussées durant la période de pandémie, les festivités du 9e art reviennent dégeler la ville à l’aube du printemps, du 30 mars au 2 avril. Conviviaux et informels, ces quatre jours mettront à l’honneur 25 auteurs invités — voix émergentes, confirmées et illustrateurs jeunesse — à travers treize expositions. Le 10e prix des Lycéens départagera lui pour sa 10e édition trois auteurs et distinguera le lauréat vendredi 31 mars.
Une manifestation dédiée aux rencontres
Pas de dédicaces. Pas de foule agglutinée autour d’un auteur. A Bastia, la célébration de la bande dessinée est avant tout synonyme de rencontres en petit comité, de découvertes ou de retrouvailles. Pendant quatre jours, la cité corse se transforme en lieu de passage, en terre d’artistes, puisque d’après la directrice de l’événement, Juana Macari, ce qui importe réellement c’est « le soutien à la création et la perspective de transmission ». Devenu un rendez-vous incontournable de la culture locale, l’événement accueille, chaque année, trois à quatre mille jeunes visiteurs.
« Avec un territoire insulaire comme le nôtre, c’est d’autant plus important d’organiser un festival avec un rayonnement assez large et soutenu. Nous sommes donc très attentifs à ce qui se passe sur le terrain créatif de l’illustration », poursuit-elle. Un souci des tendances qui explique la cohabitation, durant le séjour, d’une jeune génération d’auteurs (Caroline Nasica, Geoffroy Monde, Cécile Dupuis, Jérôme Dubois, …) avec de grands noms (Catherine Meurisse, Loo Hui Phang, ZEP, Benjamin Bachelier, …).
Des expositions élaborées
Réputé pour ses scénographies sophistiquées, la manifestation met aussi en perspective le travail de chaque auteur, avec treize expositions. Après des mois d’ateliers avec les scolaires, Laurie Agousti verra donc, à deux reprises, son ouvrage consacré. Notre rapport à l’environnement sera exploré à la bibliothèque de Bastia, dans l’exposition Refuges de Marine Schneider (Hekla et Laki) et Jérémie Moreau (La Chambre de Warren). L’œuvre moins connue de ZEP, créateur de Titeuf, sera exposée au Musée, tandis qu’une série de planches crayonnées par Catherine Meurisse (Humaine, trop humaine, Dargaud) occupera l’espace Fiura.
Les nouveautés de Benjamin Bachelier, à l’origine de l’affiche du festival, seront affichées à la Galerie Una Volta, aux côtés des réalisations de Loo Hui Phang (Oliphant, Futuropolis) et de Stéphane Melchior (Le clan des Otori, Gallimard BD). Enfin, au milieu des autres rétrospectives, l’exposition Causa Absurda, signé par une dizaine d’auteurs, prendra l’humour par les cornes de l’absurde.