L’objectif est de réunir des utilisateurs heureux et satisfaits de sa place de marché (marketplace), de ses services informatiques (AWS), de son système de commande vocale Alexa et pour la première fois cette année de KDP, la plateforme d’autoédition. Tous échangent leurs expériences, expliquent les nouveaux débouchés qu’ils trouvent et encouragent ceux qui hésitent encore à se lancer. Il s’agit aussi de contrer l’image prédatrice d’un groupe dont le succès se paie de destructions d’emplois dans les secteurs qu’il concurrence, c’est-à-dire l’économie presqu’entière, au vu de son développement tous azimuts.
Amende et caution du ministère
Le pouvoir d’attraction de la marque est indéniable : la récente condamnation à une amende de 4 millions d’euros pour abus de position dominante de la marketplace, prononcée par le tribunal de commerce de Paris, à la suite d’une assignation du ministre de l’Économie Bruno Le Maire, n’avait pas dissuadé Mathieu Weill, chef du service de l’économie digitale à la direction générales des entreprises, dépendant de ce même ministère, d’apporter sa caution à la manifestation.
Dans le livre, KDP avait donc son point de rassemblement dans le hall de l’Elysée Montmartre, animé par une communauté dynamique d’auteurs qui ont visiblement plaisir à se retrouver, et partager leur savoir-faire avec les nouveaux venus, comme ils le font aussi à Livre Paris, où le groupe s’est maintenant bien installé. Les derniers lauréats des Plumes francophones, le concours organisé par le groupe, étaient présents : André Wuillot, brigadier-chef de son état, Wendall Utroi de son nom d’auteur, primé l’an dernier, publié l’an prochain chez Slatkine & Cie, invité sur la scène principale à côté de la coopérative Prince de Bretagne, et Sonia Diagator, primée cette année, qui sera publiée l’an prochain aussi, au Cherche Midi.
Revenus presque mensualisés
Ces auteurs « hybrides », qui se partagent entre l’autoédition et l’édition traditionnelle, apprécient la reconnaissance que leur apporte la seconde, avec laquelle ils se montrent plus exigeants que leurs prédécesseurs. « Je conserve mes droits numériques et je continuerai de publier mes livres dans ce format chez KDP. Dans mon contrat, j’ai aussi fait supprimer la clause qui m’interdisait de fixer le prix à moins de 70% de celui de l’édition papier » explique-t-elle.
Pour ces auteurs, qui publient parfois à un rythme très élevé, les royalties de KDP, réglées à 60 jours fin de mois, sont l’équivalent d’un revenu mensualisé, dont ils peuvent d’autant moins se passer que le rythme annuel des redditions de compte de leur éditeur suscite leur incompréhension.
Deux ateliers pratiques étaient aussi organisés à l’attention des nouveaux utilisateurs de KDP, animés par Laurent Bettoni, venu de l’édition traditionnelle (Robert Laffont), et partageant depuis sa production et son expérience entre les deux univers. L’après-midi, Bernard Werber, auteur confirmé de best-sellers chez Albin Michel, mais « Amazon compatible », président l’an dernier du jury des Plumes Francophones, donnait une masterclass d’écriture très suivie : « nous avons enregistré 2600 inscriptions » se réjouit Jean Vhal, responsable des contenus de KDP.