Il héberge l'une des plus importantes manifestations liées au livre (Guadalajara) devenue en quelques années le point de rencontre annuel des éditeurs hispanophones. Pourtant, le Mexique est l'un des pays qui compte le moins de librairie par habitants. Une pour 250 000, assure Marcelo Uribe, directeur des éditions ERA et invité du Hay festival, qui s'est déroulé du 3 au 7 octobre à Xalapa (Mexique).

Pour l'éditeur, cette faible présence est en grande partie due au non-respect du prix unique du livre, pourtant voté en mai 2008. « Au Mexique, nous avons un faux système de réductions, les prix sont fixés pour que l'acheteur ait l'impression de payer moins. Si on respectait le prix unique, un livre coûterait le même tarif à Tijuana qu'à Mexico, les éditeurs y gagneraient, et plus de librairies pourraient coexister. » A quelques semaine de l'ouverture de la Foire internationale du livre de Guadalajara, Marcelo Uribe a rappelé l'importance d'améliorer la Loi sur le livre, et d'arriver à faire appliquer le prix unique « qui permettra de démocratiser l'accès au livre ».

Pour Diego Rabasa de la maison d'édition Sexto Piso, il est capital de renforcer le maillage des librairies sur le territoire mexicain afin de rapprocher les lecteurs de l'objet livre. « Nous devons améliorer le système actuel des librairies, qui aujourd'hui fonctionne sans vraie valeur commerciale. Ici quand tu vas dans une librairie, tu demandes un titre en particulier, tu le payes et tu t'en vas. Contrairement à en Europe où la notion de librairie préférée existe, car le libraire est un guide lecture. »

Au Mexique, le nombre des librairies indépendantes diminue chaque année depuis la crise économique de 1995, et les écarts d'accès au livre sont devenus flagrants : alors qu'à Mexico on compte environ 5,5 librairies pour 100 000 habitants, le Chiapas n'en compte que 0,5. Selon les chiffres de l'association nationale des libraires, le pays compte moins de 600 librairies (environ 1 300 points de vente) pour plus de 112 millions d'habitants.