"
À l’isolement. Ç'a été leur dernière injonction et ils l'ont respectée. J'y suis". C'est ainsi que débute
La Petite barbare, premier roman d’Astrid Manfredi, que les éditions Belfond publieront le 13 août.
Dans
La Petite barbare, la primo-romancière nous laisse entrevoir le quotidien et les réfléxions d'une jeune femme de 20 ans qui purge une peine de prison pour complicité de meurtre. Elle livre un témoignage plein de rage sur la vie en banlieue, l'amour inexistant, et le rapport à l'autre.
La Petite barbare prend la forme d'un journal intime d'adolescente déboussolée et emplie de haine, écrit en apnée depuis une cellule de prison. On y découvre la descente aux enfers, toujours plus trash, de cette jeune et belle banlieusarde, par une alternance entre le récit de sa courte existence et celui de son quotidien de prisonnière. Sorte de coup d'oeil en arrière que la narratrice jette sur sa vie, le résultat est à l'image de sa personnalité : brut, violent, parfois maladroit, témoignage d'une grande confusion intérieure et d'un cruel manque de repères. A 20 ans, elle succombe aux charmes de la vie facile,
"les poches pleines et le sourire vide".
De son enfance en cité à ses soirées sur les "Champs", des faveurs sexuelles échangées contre quelques billets à son procès auquel elle assiste comme une étrangère, "la barbare" a l'impression
"d'être au volant d'une bagnole sur une autoroute où il y aura jamais un platane pour en finir".
La Petite barbare est un conte de banlieue au goût amer, celui d'une jeune femme banale qui, n'ayant jamais réussi à dire non, se laisse entraîner jusqu'à la prison. Concis, simple, écrit sous la forme d'un courant de pensée chaotique et ininterrompu,
La Petite barbare veut faire l'effet d'un
"bâton de dynamite rentré dans la peau d'une société du néant".
On y découvre une fresque désordonnée de personnages, de la mère perdue qui ne quitte jamais sa doudoune rose, à Esba, son gourou de débauche avec lequel elle entretient une amitié destructrice, jusqu'au Dr Neveu, psychologue de prison aux yeux pleins d'autorité. La passion de la narratrice pour la lecture aussi, des poèmes d'Henri Michaux, à sa recherche de l'
Amant de Duras.
Astrid Manfredi a créé le blog de chroniques littéraires
Laisse parler les filles. Elle intervient ponctuellement pour le
Huffington Post, toujours autour de la littérature.